Résumé de l’activité

L’activité tissus humains est organisée autour d’un acteur central : les banques de tissus. Au nombre de 28 en France, ces établissements doivent être autorisés par l’ANSM, garante alors de la sécurité sanitaire et de la capacité fonctionnelle des greffons qu’elles délivrent.

Leur rôle est de répondre aux besoins prévisionnels identifiés par les chirurgiens greffeurs avec qui elles travaillent. Elles sont responsables de l’attribution des tissus.
L’agence de la biomédecine pilote l’activité au niveau national, et traduit notamment les besoins des banques de tissus en volume, en qualité et en sécurité auprès des équipes de prélèvement et de coordinations hospitalières. Pour ce faire, elle analyse le bilan d’activité annuel des banques de tissus, les données relatives aux donneurs décédés issues du logiciel CRISTAL, ainsi que la liste d’attente des patients en attente de greffe de cornées.
Le champ de cette activité est vaste. Les tissus comprennent cornées, peau, artères, valves cardiaques, os (entier ou spongieux), tendons, ménisques, volets crâniens, membranes amniotiques. Les disciplines médicales concernées par la greffe de tissus sont aussi variées que peuvent l’être l’ophtalmologie, la chirurgie vasculaire, la chirurgie cardiaque, la chirurgie des grand brûlés, ou la chirurgie orthopédique maxillo-faciale et arthroscopique. Et, selon le tissu, on peut donner de son vivant ou après la mort.
Il est donc indispensable de distinguer l’analyse et le message pour chaque type de tissu.

Les donneurs

Les tissus proviennent de différents types de donneurs, vivants ou décédés.

On distingue parmi les donneurs décédés :

• Les donneurs d’organes et de tissus (DOT) ; il s’agit des donneurs décédés en situation hémodynamique pour lesquels un prélèvement d’organe est possible. Ces donneurs sont prélevés au bloc opératoire des urgences principalement. Les prélèvements de tissus possibles sont les cœurs pour valves, les artères, les os massifs, tendons et ligaments, la peau et les cornées. Ces donneurs se répartissent en 3 catégories définies d’après le diagnostic de mort :
• Les donneurs décédés en état de mort encéphalique (EME)
• Les donneurs décédés après un arrêt circulatoire (DDAC). Les DDAC se distinguent eux même en 2 groupes :
• Les DDAC-ACI (Donneur décédé après arrêt circulatoire suite à un arrêt cardiaque inopiné) chez lesquels la mise en œuvre d’un massage cardiaque et une ventilation mécanique efficace n’ont pas permis la récupération d’une activité circulatoire au bénéfice du patient ;
• Les DDAC-LAT (Donneur décédé après arrêt circulatoire suite à la limitation ou l’arrêt des thérapeutiques), qui ont fait un arrêt circulatoire après limitation ou arrêt programmé des thérapeutiques en réanimation du fait du caractère déraisonnable de la réanimation.

• Les donneurs de tissus seuls (DTS) ; il s’agit des donneurs décédés en arrêt hémodynamique. Ces donneurs sont prélevés en chambre mortuaire principalement, jusque dans les 24h suivant leur décès. Réglementairement les prélèvements de tissus possibles en chambre mortuaire sont les mêmes que ceux pour les donneurs  décédés. Dans les faits, les prélèvements les plus fréquents chez ce type de donneurs sont les cornées, la peau et dans quelques établissements de santé se développent les prélèvements de cœurs pour valves et d’artères. Ces donneurs sont également appelés donneurs cadavériques ou donneurs CAT cœur arrêté tissus.

On distingue parmi les donneurs vivants :

• Les donneurs de tissus résidus opératoires (DTRO). Ils sont à l’origine des tissus recueillis au cours d’une intervention chirurgicale réalisée dans l’intérêt thérapeutique du patient, chez qui le  tissu est retiré et réorienté en banque de tissus plutôt que d’être détruit. Ces prélèvements ont lieu au bloc opératoire ; ils concernent les tissus suivants : têtes fémorales, ménisques, veines, placentas et  cœurs de patients transplantés d’organes.

• Les donneurs autologues, chez qui les tissus sont retirés puis conservés dans le but d’être réimplantés à distance chez le même  patient. Il s’agit essentiellement des volets crâniens et des côtes, les procédés de conservation des parathyroïdes n’étant plus autorisés.

Les chiffres clés

En 2015, le nombre de donneurs de tissus tous types confondus a augmenté, il concerne 38 199 donneurs (+4 314).

On recense 5 945 (+360 par rapport à 2014) donneurs de tissus décédés, dont 1 131 DOT, donneurs d’organes et de tissus, (1 085 EME (+117), 32 (+4) DDAC-ACI, 14 (+13) DAC-LAT) parmi eux 143 (+22) n’ont pas pu être prélevés d’organes) ; et 4 814 DTS (donneurs de tissus seuls) autrement appelés CAT (cœur arrêté tissus) (+226).

Pour mémoire, en 2015, 1 809 donneurs décédés ont été prélevés d’au moins un organe.

On recense par ailleurs 32 254 (+3 954) donneurs vivants DTRO et 400 (+ 30) donneurs autologues.

En 2015, 38 312 personnes ont été greffées de tissus, 33 442 receveurs à partir de donneurs vivants et 5 475 receveurs à partir de donneurs décédés.
Les volumes d’activité de greffe et de prélèvement sont en augmentation tous types confondus.

Les prélèvements

220 établissements de santé sont autorisés au prélèvement de tissus seuls, parmi lesquels 179 sont autorisés au prélèvement d’organes et de tissus et 205 au prélèvement de tissus à cœur arrêté (CAT). Selon les ARS, le champ des autorisations délivrées pour le prélèvement diffère : il s’applique au prélèvement de tissus de façon générale dans certains cas ou est restreint  à seulement un ou deux types de tissus dans d’autres cas.
On ne recense pas le nombre d’établissements réalisant le recueil de tissus en résidus opératoire, aucune autorisation spécifique en dehors de celle délivrée pour l’intervention chirurgicale ou obstétricale n’est exigée. On les estime à plus de 300.

Les donneurs décédés sont à l’origine de 6 658 actes de prélèvement ; parmi eux
5 719 (+305 par rapport à 2014) sont des prélèvements de cornées ; 881 sur DOT et 4 838 sur DTS
233 (+54) sont des prélèvements de peau ; 169 sur DOT et 64 sur DTS
403 (+78) sont des prélèvements de vaisseaux ; 373 sur DOT et 30 sur DTS
209 (+40) sont des prélèvements de valves ou cœur pour valves ; 175 sur DOT, 34 sur DTS auxquels il faudra ajouter les valves recueillies sur DTRO (voir ci-dessous)
94 (+32) sont des prélèvements d’os massifs, 92 sur DOT et 2 sur DTS.

Les 32 254 donneurs vivants sont répartis :
101 (+32) recueils de valves cardiaques sur DTRO
110 (+1) recueils de placenta
6 541 (+1 733) donneurs de veines
25 502 (+2 188) donneurs de tête fémorale.

Les établissements autorisés à préparer, conserver, céder ou distribuer des tissus humains

Vingt-huit (-1) banques de tissus déclarent des activités de préparation, de conservation et de distribution des greffons tissulaires.

L’activité étant à l’origine organisée à l’échelon local en réponse aux demandes des chirurgiens  les banques couvrent le territoire national comme indiqué en Figure T1 et développent des activités variées en volume et en type de tissus conservés (Tableau T1). À ce titre, les volumes de tissus entrants réceptionnés et greffons sortants distribués par chaque banque figurent dans le Tableau T19. On ne peut guère parler de volume d’activité moyen tant les différences entre banques sont importantes.

• 14 banques multi-tissus sont situées à Créteil, Besançon, Lyon, Marseille, Bordeaux, Tours (soit 6 sites de l’Etablissement Français du Sang), et à Paris AP-HP Saint-Louis, Lille, Montpellier, Nancy, Nantes, Lyon, Toulouse, Saint Pierre (La Réunion) (soit 8 banques rattachées à un Etablissement de santé Public) 
• 4 banques de cornées+/- membranes amniotiques sont situées à Paris (Banque Française des Yeux (BFY structure associative), à Brest et Saint Etienne (EFS), à Rouen (CHU);
• 1 banque de peau à Clamart (Centre de Transfusion Sanguine des Armées (CTSA) rattachée au ministère de la défense)
• 7 banques d’os à Paris AP-HP Cochin, CH Boulogne/Mer (soit 2 banques rattachées à un Etablissement de santé Public) ;  à Berck/Mer (Fondation Hopale) et à Clermont Ferrand (Osteobanque d’Auvergne) (soit 2 banques de statut associatif), à Mions (TBF), à Presle en brie (Biobank), à Clermont Ferrand (Ost développement), (correspondant à 3 structures privées réalisant la viro-inactivation des têtes fémorales)
• 1 banque de veines à Lyon Bioprotec (structure privée)

Le volume d’activité national en 2015 est résumé dans le Tableau T11, conformément au modèle de tableau qu’utilisent les banques de tissus pour déclarer leur activité.

L’analyse en sera reprise par type de tissus dans les paragraphes suivants du rapport et exprimée en terme d’évolution d’activité sur 5 ans dans les tableaux T2, T3, T4, T5, T6, T7, T8, T9, T10.

Outre l’évolution des activités, l’Agence de la biomédecine suit les indicateurs de l’organisation de chaque banque et la coopération entre elles pour satisfaire aux besoins nationaux en analysant les pourcentages de tissus importés, éliminés et échangés.

Le pourcentage de tissus importés (Tableau T15) est calculé par le rapport du nombre de tissus importés sur le nombre de tissus distribués à un greffeur. Deux situations très différentes :

• l’importation pour des tissus non disponibles pour une greffe en France : c’est le cas des tissus de l’appareil locomoteur (os massifs, tendons, ligaments) en raison d’un défaut de prélèvement;
• l’importation dans le cadre d’une collaboration : c’est le cas des valves cardiaques et artères produites en Belgique à partir de cœurs et d’artères prélevées en France.

Les échanges interbanques reprennent sensiblement. Après une stabilité ces 2 dernières années, on assiste à une meilleure communication des besoins, à des politiques de distribution fluidifiées et des états de stocks qui le permettent. Le pourcentage de tissus échangés (Tableau T17) est le rapport du nombre de tissus échangés sur le nombre de tissus distribués à un greffeur et/ou cédés à une autre banque. Il témoigne des collaborations entre les banques. Le tissu le plus échangé reste les membranes amniotiques puisque leur production est centralisée dans certaines banques chargées d’en fournir d’autres. Les flux d’informations entre les banques est effectif, et bien que non systématisé, le réseau est bien organisé entre banques. Sa lisibilité nationale n’est pas systématisée.

Les taux d’élimination sont à lire individuellement par tissus. Ils sont exprimés dans les tableaux T16 et T18. L’élimination des tissus exprime le taux de tissus non qualifiés pour la greffe après contrôle en banques de tissus. Il s’agit de tissus impropres à la greffe. La plupart des résultats menant à la disqualification d’un tissu sont issus de contrôles et d’examens ne pouvant être réalisés avant le prélèvement. De tels taux d’élimination sont inhérents à l’activité.
54,2% des cornées prélevées ne sont pas qualifiées pour greffe, 19,2% des peaux, 16,1% des membranes amniotiques, 34,6% des artères, 78,5% des valves cardiaques, 73% des veines, 27,8% des os massifs et 22,2% des têtes fémorales.
Il est possible d’intervenir pour diminuer ces taux et notamment :

• former et informer les médecins responsables de la sélection des donneurs pour éviter le prélèvement de donneur en situation de contre-indication médicale. Une collaboration entre la banque et les équipes de prélèvement en amont du prélèvement est un élément favorable.
• former les préleveurs de tissus et d’organes pour éviter les erreurs liées au geste chirurgical au moment du prélèvement ;
• raccourcir au maximum les délais de recueil d’échantillon sanguin après l’arrêt circulatoire pour diminuer les non-conformités sérologiques.
• respecter scrupuleusement les conditions d’asepsie et de maintien de stérilité des milieux pour diminuer les non-conformités bactériologiques.

L’ensemble des chiffres doit se lire avec précaution ; il s’agit de tableaux de données déclaratives. Les consignes de remplissage restent complexes, toute approximation en fausse l’interprétation finale. Les différences observées invitent à une analyse prudente. Dans tous les cas, les chiffres doivent se lire tissu par tissu, et il est important de garder à l’esprit que la qualification de pénurie, d’autosuffisance ou d’excédent d’un tissu s’apprécie différemment à l’échelon local et à l’échelon national. Elle ne doit s’afficher qu’avec prudence et en aucun cas interférer avec les efforts et dispositions particulières mis en place pour répondre à une situation locale qui serait différente.

Les cornées

Besoin et activité en augmentation constante : 5 719 (+305 par rapport à 2014) donneurs de cornées enregistrés dans CRISTAL pour 11 392 (+650) (Tableau T2) cornées réceptionnées en banque.

Le prélèvement de cornée est le plus développé, il concerne 96% des donneurs décédés prélevés de tissus.

16 banques de tissus réceptionnent des cornées. Les volumes d’activités s’étendent de 75 à 1 693 cornées préparées et de 35 à 803 cornées distribuées par banque. 54,2% de cornées n’ont pu être validées pour greffe. La principale cause d’élimination est la mauvaise qualité tissulaire (32,8%) due à une densité cellulaire endothéliale insuffisante, qu’il n’est pas possible d’estimer avant prélèvement.
Le stock de cornées validées, c’est-à-dire le stock disponible au 31/12/2015 est de 218 (+18). La cornée ne se conservant que 30 jours, ce chiffre reflète l’activité soutenue et constante des greffeurs de cornées : en France on greffe 200 à 400 cornées par mois.

Près de 10% des cornées distribuées proviennent d’échanges inter banques, témoignant d’une bonne circulation entre banques : aucune n’est importée tandis que 254 (+79) ont été exportées cette année  et 380 (+142) ont été déclarées périmées.

4 941 (+137) cornées ont été distribuées pour greffe (source : rapport annuel des banques de tissus) au bénéfice de 4 368 receveurs (4 368 greffes déclarés dans GLAC et 4 048 receveurs déclarés par les banques de tissus, différence à investiguer) pris en charge par 137 équipes d’ophtalmologie ayant déclaré une activité de greffe en 2015.
Le nombre de nouveaux inscrits en liste d’attente (GLAC) augmente encore : il est de 5 667 en 2015. Ces chiffres confirment la nette augmentation observée depuis 4 ans des besoins en cornées et doivent pousser à maintenir l’effort au prélèvement.

Les membranes amniotiques

Activité stable : 110 (+1 par rapport à 2014) donneurs de placentas pour 3 407 (tableau T2) membranes amniotiques préparées en banque.

15 banques de tissus réceptionnent des placentas. Elles ont distribué, en 2015, 2 687 unités au bénéfice de 2 349 receveurs.

Les volumes d’activités s’étendent de 12 à 884 membranes amniotiques réceptionnées (Préparées ou non par la banque) et de 12 à 723 membranes distribuées par banque. 16,1% des membranes n’ont pu être validées pour greffe. Les deux principales causes d’élimination sont les contaminations bactériologiques et fongiques (34,2%) et la mauvaise qualité tissulaire (33,6%) due à la mise en évidence d’une chorioamniotite en examen d’anatomopathologie réalisé après l’accouchement, et qu’il n’est pas possible d’estimer avant prélèvement.

Le stock de membranes amniotiques validées, c’est-à-dire le stock disponible au 31/12/2015 est de 1012 (+117). La membrane se conservant au maximum 2 ans.

17,8% des membranes distribuées proviennent d’échanges inter banques, témoignant d’une bonne circulation entre banques : aucune n’est importée et 25 ont été exportées cette année ; 28 ont été déclarées périmées.

La peau

Hausse remarquable des prélèvements cette année : 233 (+54 par rapport à 2014) donneurs de peau pour 438 042 cm² (+112 112) préparés en banque.

La peau est désormais prélevée uniquement sur donneur décédé, 27,5% des prélèvements ont lieu sur donneur de tissus seul (DTS) en chambre mortuaire.

10 banques de tissus préparent de la peau pour greffe, elles en ont distribué 330 189cm² au bénéfice de 135 (+38) receveurs.

Les volumes d’activité s’étendent de 3 335 à 125 783 cm² de peau préparées. 19,2% n’a pu être validé pour greffe, ce taux est en baisse constante depuis 5 ans. La principale cause d’élimination est la contamination bactériologique et fongique (13,7%). Toutes les précautions prises au moment du prélèvement par rapport à la préparation à l’asepsie du donneur (double badigeon étendu à toute la surface corporelle, pose de champs stériles) peuvent contribuer à faire diminuer ce taux.

Le stock de peau validée est stable et avoisine 275 000 cm² au 31/12/2015. Un tel stock devrait permettre aux chirurgiens en charge de brûlés de s’approvisionner sans restriction pourtant le retour des professionnels témoigne d’avantage d’une situation de tension d’approvisionnement voire de pénurie.  La greffe de peau est réalisée dans 22 centres aigus de traitement de brûlés dont 3 situés dans les DOM. 12,3% (+0,7%) de la peau distribuée provient d’échanges inter banques tandis que les importations ont cessé cette année.

Les vaisseaux

Hausse remarquable des prélèvements depuis 2 ans : 403 donneurs de vaisseaux majoritairement des artères (+78 par rapport à 2014 ; + 142 par rapport à 2013), pour 1 019 artères préparées en banque de tissus, et 6 541 donneurs de veines (+1 600) pour 6 595 greffons veineux préparés.

Les artères proviennent de donneurs décédés en EME et sont prélevées à l’étage thoracique (aorte thoracique), abdominal (carrefour aorto-iliaque) ou à l’étage inférieur (axe fémoro-poplité). Le taux d’élimination des artères augmente encore et passe à 34,6%, avec notamment une augmentation significative de la part des éliminations pour non-conformité bactériologique. Il faut veiller à augmenter les prélèvements en quantité et en qualité.
10 banques de tissus sont autorisées pour cette activité.
Le nombre d’artères distribuées pour greffe est de 663 (+123 par rapport à l’an dernier), 30 d’entre elles provenaient de Belgique. On dénombre 94 (+38) greffes d’aortes, 84 (+43) de carrefours, 375 (+111) d’axe ilio-fémoro-poplité et 110 greffons artériels non détaillés.
On compte au 31 décembre de l’année en France 258 artères validées dont 108 aortes, 32 carrefours, 51 axe ilio-fémoro-poplité.

Les veines sont quasi-exclusivement des résidus opératoires recueillis au cours de saphenectomie chez des donneurs vivants. Elles sont utilisées pour la revascularisation des membres inférieurs ou en remplacement de prothèses périphériques infectées, et pour pontage artério-veineux chez l’hémodialysé après épuisement. L’activité est en hausse, le nombre de greffons veineux préparés à partir des 6 595 veines réceptionnées en banque permet d’en distribuer 1 349 (+195).
En 2015, l’activité veines est réalisée quasi exclusivement par une seule banque de tissus, les autres ayant comparativement une activité marginale.
Le taux de veines éliminées est de 78,5%, dont 72,5% pour qualité tissulaire non conforme.
Ce tissu ne fait l’objet ni d’échanges, ni d’importation, 6 veines ont été exportés.

Les valves cardiaques

Le nombre de donneurs a augmenté : En 2015, les valves cardiaques ont été prélevées sur 310 (+72) donneurs : 209 (+40 par rapport à 2014) donneurs décédés (dont 175 ayant aussi prélevés aussi d’organes, et 34 prélevés en chambre mortuaire), et 101 (+32) donneurs de tissus résidus opératoires recueillis à l’issue de transplantation cardiaque.

Le stock en valves pulmonaires validées au 31 décembre 2015 est de 45 unités, celui en valves aortiques est de 238.  162 valves cardiaques ont été distribuées, dont 26 (-2) valves aortiques et 136 (-22) valves pulmonaires ont été distribuées pour greffe en 2015, sur l’année.

Neuf banques de tissus déclarent une activité. Le taux de valves cardiaques éliminées passe à 73%, la principale cause étant la qualité morphologique du tissu (48,4%). Comme l’an dernier, la présence d’un surstock en valves aortique et la surreprésentation des  valves cardiaques aortiques (16/19) parmi l’ensemble des valves détruites (4,3%), la sous-représentation des valves aortiques en matière de greffe (16%) confirme le besoin exprimé par les professionnels en valves pulmonaires.

En matière d’importation, 46 des valves distribuées proviennent de Belgique à partir de 76 cœurs qui lui ont été fournis. Il s’agit d’avantage d’un échange transfrontalier.
La greffe de valves cardiaques a concerné 164 receveurs et est réalisée dans 13 établissements de santé.

Les tissus ostéo ligamentaires

L’activité de greffe d’os massif repose pour un tiers sur l’activité d’importation, celle de tendons ligaments repose à 90% sur l’importation

Les os massifs sont prélevés sur donneurs décédés en EME. L’activité de prélèvement a augmenté avec 94 donneurs (+32 par rapport à l’an dernier). Ces prélèvements ont été à l’origine de 176 (+39) os massifs reçus en banques de tissus. Les os dits massifs sont utilisés pour des indications de greffes structurales ou de comblement.
14 banques de tissus réalisent cette activité. 
Le taux d’os massifs éliminés a diminué. Il est de 27,8% avec comme cause principale dans 20,1% des cas des résultats de bactériologie non conformes.
Le nombre d’os massifs distribués pour greffe est de 274 (-1), dont 89 os entiers, 9 hémi bassins, 6 articulations, 115 demi-os et 54 baguettes et os intercalaires. La greffe d’os massifs est réalisée dans 30 établissements de santé.
Parmi les os distribués, 98 (35%) proviennent de Belgique.

120 tendons et ligaments ont été distribués pour greffe, 107 (89%) provenant de Belgique.

L’ensemble de ces données traduit un secteur à consolider et développer sur un modèle spécifique.

L’activité de recueil d’os autologue principalement constituée par la conservation de volet crânien déposé au cours de craniectomie de décompression représente 400 (+30) conservations pour 233 (+7) réimplantations en 2015.

Les têtes fémorales sont quasi-exclusivement des résidus opératoires recueillis au cours d’arthroplastie de hanche chez des donneurs vivants. Vingt-et-une banques sont autorisées pour cette activité, et 3 d’entre elles mettent en œuvre un procédé de viro-inactivation. Ainsi 1,3% des têtes fémorales recueillies sont destinées à être cryoconservées en l’état tandis que les autres seront viro-inactivées et présentées sous forme de têtes fémorales entières ou copeaux, lamelles, bloc ou poudre dévascularisées, délipidisées et lyophilisées.
Les têtes fémorales sont réservées à l’usage de comblement osseux en orthopédie, chirurgie maxillo-faciale ou odontologie et représentent le tissu le plus largement distribué.
Le nombre de greffons osseux spongieux préparés à partir des 25 848 (+2 534) têtes fémorales réceptionnées en banque permet de distribuer 37 643 (+5 220) greffons osseux.
Parmi ces greffons osseux distribués, 2 066 sont cryopréservés, 24 irradiés, 20 677 unités viroinactivées et distribuées pour usage orthopédique et 15 076 unités sont utilisées viroinactivées sous forme de poudres, lamelles, copeaux pour usage dentaire. 297 greffons osseux spongieux proviennent de l’importation et 4 225 sont exportés.

Le terme d’activité tissus est générique, il s’applique à un domaine extrêmement vaste, les situations diffèrent d’un tissu à l’autre. Largement soutenue et organisée autour de l’activité cornée qui joue le rôle phare, des actions singulières doivent être entreprises. Envisager le prélèvement cardiaque pour valves dès que la greffe de cœur n’est pas évoquée, développer l’activité d’os massif, améliorer la mise à disposition d’artères, optimiser les protocoles de prélèvements de tissus et informer les donneurs vivants peuvent représenter de véritables leviers.
Gagner en transparence et équité en renforçant le réseau des banques est l’autre enjeu tissu.

Figure T1. Répartition des banques de tissus selon le type de tissu conservé en 2015

Tableau T1. Répartition des banques selon le type de tissus et leur statut

Tableau T2. Evolution de l'activité cornée depuis 2011

Tableau T3. Evolution de l'activité membranes amniotiques depuis 2011

Tableau T4. Evolution de l'activité os massifs depuis 2011

Tableau T5. Evolution de l'activité têtes fémorales depuis 2011

Tableau T6. Evolution de l'activité peau (m²) depuis 2011

Tableau T7. Evolution de l'activité valves cardiaques depuis 2011

Tableau T8. Evolution de l'activité artères depuis 2011

Tableau T9. Evolution de l'activité veines depuis 2011

Tableau T10. Evolution de l'activité tendons, ligaments depuis 2011

Tableau T11. Volume d’activité de conservation de tissus humains en 2015

Tableau T12. Evolution du stock de tissus validés et en quarantaine

Tableau T13. Evolution du prélèvement de tissus de 2011 à 2015 sur donneur décédé

Tableau T14. Evolution des distributions de tissus à une équipe de greffe en France de 2011 à 2015

Tableau T15. Evolution du pourcentage de tissus humains importés par les banques parmi les tissus distribués en France

Tableau T16. Evolution du pourcentage de tissus humains éliminés par les banques parmi les tissus réceptionnés

Tableau T17. Evolution de la proportion de greffons échangés entre les banques (en % du volume cédé)

Tableau T18. Répartition des causes d'élimination de tissus humains en 2015

Le pourcentage de tissus éliminés suivant la cause d’élimination a été calculé de deux manières différentes :

• dans un premier temps, comme le rapport du nombre de tissus éliminés pour chaque cause sur le nombre total de tissus éliminés toutes causes confondues
• dans un deuxième temps, comme le rapport du nombre de tissus éliminés pour chaque cause sur le nombre total de tissus en stock au 31/12/2014 ajouté au nombre total de tissus réceptionnés auquel a été soustrait le nombre total de tissus en stock au 31/12/2015.

Tableau T19. Répartition des activités* des banques selon le type de tissus et leur statut

Tableau T20. Nombre de donneurs prélevés de tissus par type de donneur pour l'année 2015 comparé à 2014

Tableau T21. Nombre de donneurs décédés par type de tissus pour l'année 2015 comparé à 2014

Tableau T22. Nombre de donneurs vivants par type de tissus pour l'année 2015 comparé à 2014