Le rapport médical et scientifique 2009 du prélèvement et de la greffe en FranceAideRetour au sommaire Vers le site de l'agence de biomédecine

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Greffe pancréatique

Résumé de l'activité

Depuis 1976, année de la première greffe pancréatique enregistrée dans Cristal, un total de 1 674 greffes pancréatiques a été enregistré. Le nombre estimé de malades porteurs d’un greffon pancréatique est de 800 au 31 décembre 2012, soit une prévalence de l’ordre de 12,2 par million d’habitants (pmh).

Tableau PA1. Evolution de la liste d'attente et devenir des candidats en greffe pancréatique

 

2007

2008

2009

2010

2011

2012

2013

Liste d'attente

 

 

 

 

 

 

 

- malades restant en attente au 1er janvier de chaque année

171

150

154

159

148

146

165

    dont malades en attente au 1er janvier et en CIT

34

39

58

77

64

69

85

    % des malades en CIT parmi les malades en attente au 1er janvier

20%

26%

38%

48%

43%

47%

52%

- nouveaux inscrits dans l'année

105

116

125

119

94

118

 

- décédés dans l'année

7

6

7

9

5

5

 

- sortis de la liste d'attente

20

22

24

25

18

22

 

    dont sortis de la liste d'attente pour aggravation

12

8

16

11

9

12

 

Greffes

99

84

89

96

73

72

 

Greffes (pmh)

1,6

1,3

1,4

1,5

1,1

1,1

 

CIT : Contre indication temporaire / pmh : par million d'habitants

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Inscription en attente et devenir des candidats

Liste d’attente

L’année 2012 est marquée par l’absence de reprise de l’activité de greffe pancréatique après la baisse importante enregistrée en 2011, malgré une augmentation des nouveaux inscrits de 25,5% (118 contre 94 en 2011).Cette incidence de 1,1 greffes par million d’habitants est particulièrement faible par rapport à celle observée chez nos voisins (en 2011 : Allemagne 2,1 ; Suisse 3,5, Norvège 4 ; Royaume Uni 3,8).
Cette baisse d’activité persiste malgré l’élargissement progressif des critères d’accès à la catégorie prioritaire accordée au niveau interrégional aux receveurs de greffe combinée pancréas-rein. Depuis octobre 2002, avaient accès à cette catégorie prioritaire  les receveurs de greffe combinée pancréas-rein, âgés de moins de 40 ans, non immunisés et en attente d’une première greffe de pancréas. La limite d’âge est ensuite passée à 45 ans en mai 2004 puis à 48 ans en septembre 2008 (mise en route effective en février 2009). En septembre 2010 (mise en route effective en février 2011), un nouvel élargissement des critères d’accès à la catégorie prioritaire a été réalisé avec une nouvelle augmentation de la limite d’âge à 55 ans et l’ouverture aux sujets présentant une immunisation faible avec un taux de greffons incompatibles inférieur à 25%. Cette dernière extension a été associée à des modifications des règles de répartition, afin de privilégier la greffe pancréatique plutôt que la greffe d’ilots de Langerhans, lorsque le donneur est âgé de moins de 50 ans avec un index de masse corporel inférieur à 30. Les pancréas de ce type de donneurs ne sont désormais proposés pour une greffe d’îlots de Langerhans qu’en l’absence de receveur de pancréas.

En 2012, la catégorie prioritaire représente 59,1% de l’ensemble des candidats, 67,8 % des nouveaux inscrits, 52,1 % des malades restant en attente au 1er janvier 2012 et 73,6 % des malades greffés dans l’année. L’âge moyen des 72 malades greffés en 2012 est de 41,3 ans et l’âge moyen des donneurs de 32,2 ans. Le traitement par dialyse au moment de l’inscription est mal connu car non renseigné dans  la moitié des cas. 8,3% des greffes sont des retransplantations.
La part des patients en contre indication temporaire sur la liste d’attente a fortement augmenté dans les dernières années passant de 20% en 2007 à 52% au 1er janvier 2013.

Tableau PA2. Caractéristiques démographiques des donneurs de pancréas, des malades inscrits et de leur devenir en liste d'attente de greffe pancréatique en 2012

Caractéristiques

Greffons pancréatiques greffés en 2012*

Malades en attente au 1er janvier 2012

Nouveaux malades inscrits en 2012

Malades greffés en 2012

n

%

n

%

n

%

n

%

Age

0-17 ans

    5

  6,9

0

0,0

    2

  1,7

    1

  1,4

18-29 ans

   28

 38,9

   10

  6,8

   17

 14,4

   10

 13,9

30-55 ans

   39

 54,2

  128

 87,7

   98

 83,1

   60

 83,3

56-65 ans

0

0,0

    8

  5,5

    1

  0,8

    1

  1,4

>=66 ans

0

0,0

0

0,0

0

0,0

0

0,0

(m±ds,ans)

 32,2

 10,3

 42,6

  8,3

 39,0

  8,7

 41,3

  9,1

Sexe

Masculin

   42

 58,3

   80

 54,8

   65

 55,1

   36

 50,0

Féminin

   30

 41,7

   66

 45,2

   53

 44,9

   36

 50,0

Groupe sanguin

A

   29

 40,3

   71

 48,6

   47

 39,8

   30

 41,7

AB

    1

  1,4

    2

  1,4

    4

  3,4

    1

  1,4

B

   11

 15,3

   27

 18,5

   14

 11,9

   12

 16,7

O

   31

 43,1

   46

 31,5

   53

 44,9

   29

 40,3

Total

   72

100,0

  146

100,0

  118

100,0

   72

100,0

m ± ds=moyenne ± déviation standard

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Tableau PA3. Caractéristiques démographiques des malades inscrits et de leur devenir en liste d'attente de greffe pancréatique en 2012

Caractéristiques

Malades en attente au 1er janvier 2012

Nouveaux malades inscrits en 2012

Malades greffés en 2012

n

%

n

%

n

%

Retransplantation

Non

  130

 89,0

  104

 88,1

   66

 91,7

Oui

   16

 11,0

   14

 11,9

    6

  8,3

Pourcentage d’anticorps anti-HLA

0-4 %

   86

 58,9

   77

 65,3

   57

 79,2

5-79 %

   40

 27,4

   19

 16,1

    9

 12,5

80-100 %

    3

  2,1

    1

  0,8

0

0,0

manquant

   17

 11,6

   21

 17,8

    6

  8,3

Priorité*

Non

   70

 47,9

   38

 32,2

   19

 26,4

Oui

   76

 52,1

   80

 67,8

   53

 73,6

Type de traitement à l’inscription

Dialysé

   66

 45,2

   48

 40,7

   25

 34,7

Non dialysé

    7

  4,8

    7

  5,9

    9

 12,5

Non renseigné

   73

 50,0

   63

 53,4

   38

 52,8

Total

  146

100,0

  118

100,0

   72

100,0

*Patients inscrits en liste d'attente rein et pancréas, âgés au plus de 55 ans, en attente d’une 1ère greffe, avec un taux de greffons incompatibles inférieur ou égal à 25 % (calcul de ce taux  pour les greffons rénaux).
m ± ds=moyenne ± déviation standard

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Durée d’attente avant greffe

La durée médiane d’attente avant greffe pancréatique lors de greffes combinées pancréas-rein, calculée par la méthode de Kaplan-Meier, est passée de 14,5 mois pour la cohorte des malades inscrits entre 1996 et 1999 à 22 mois pour ceux inscrits entre 2000 et 2003. Elle est redescendue à 7,5 mois pour les malades inscrits entre 2004 et 2007 et remonte à 10,9 mois pour les malades inscrits entre 2008 et 2012. Cette baisse de la médiane d’attente est apparue après la mise en place, en octobre 2002, d’une catégorie d’attribution prioritaire du greffon rénal en cas de greffe combinée pancréas-rein. La mise en place de cette priorité a facilité l’accès à la greffe combinée rein-pancréas des jeunes diabétiques en insuffisance rénale chez qui l’intérêt de la réalisation de la greffe combinée à un stade précoce a largement été rapporté dans la littérature. L’allongement observé sur la dernière cohorte est lié à la baisse d’activité des deux dernières années.

Figure PA1. Durée d'attente avant greffe pancréatique selon la période d'inscription (exclusion des greffes de pancréas isolé ou de pancréas combiné à un autre organe que le rein)

Figure PA1. Durée d'attente avant greffe pancréatique selon la période d'inscription (exclusion des    greffes de pancréas isolé ou de pancréas combiné à un autre organe que le    rein)

Période d'inscription

N

Médiane d'attente (mois)

Intervalle de confiance à 95%

1996-1999

336

14,5

[10,4 - 19,6]

2000-2003

344

22,0

[18,6 - 25,5]

2004-2007

427

7,5

[5,8 - 9,9]

2008-2012

522

10,9

[9,1 - 12,7]

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Mortalité en liste d’attente

Au cours de l’année 2012, 5 malades inscrits sur la liste d’attente (1,9% des candidats à la greffe pancréatique) sont décédés.

Prélèvement en vue de greffe pancréatique

Le pancréas est un organe fragile et difficile à prélever, ce qui limite le nombre de prélèvements du fait des caractéristiques cliniques du donneur, mais aussi des difficultés des équipes chirurgicales à déplacer un chirurgien expérimenté pour effectuer le prélèvement. En 2012, 97 pancréas ont été prélevés en vue d’une greffe d’organe, soit 6,1% des donneurs en état de mort encéphalique prélevés d’au moins un organe, ce qui correspond à une baisse du nombre de pancréas prélevés de 5 % par rapport à 2011, et de 19% par rapport à 2010. Par ailleurs, 100 pancréas ont été prélevés afin de réaliser un isolement des îlots de Langerhans soit une progression de 27% depuis 2006.

Tableau PA4. Evolution du nombre de donneurs décédés et prélevés d’un greffon pancréatique parmi les donneurs d’au moins un greffon

Année

Donneurs décédés de mort encéphalique prélevés d'un pancréas en vue de greffe pancréatique

Donneurs décédés de mort encéphalique prélevés d'un pancréas en vue de greffe d'îlots de Langerhans

Donneur décédé en état de mort encéphalique prélevé d'au moins un organe

2006

118

79

1442

2007

128

86

1561

2008

105

89

1563

2009

120

70

1481

2010

120

84

1476

2011

102

96

1572

2012

97

100

1589

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Tableau PA5. Age des greffons prélevés sur donneurs décédés et greffés en France en 2012 selon l'âge du receveur dans le cadre des greffes pancréatiques

Age du donneur

Age du receveur

Total

0-17 ans

18-29 ans

30-55 ans

56-65 ans

0-17 ans

0

2

3

0

5

18-29 ans

0

6

22

0

28

30-55 ans

1

2

35

1

39

Total

1

10

60

1

72

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Activité de greffe pancréatique

Parmi les 72 greffes pancréatiques réalisées en 2012, 58 étaient des greffes combinées rein-pancréas (80,5%), 13 des greffes de pancréas isolé (18%). Une greffe multiviscérale qui consiste  à greffer en un seul bloc le foie, le pancréas et l’intestin a été faite. L’activité globale de greffe pancréatique a chuté en France en 2012 du fait de la diminution des greffes combinées et malgré l’augmentation des greffes de pancréas isolé, quit ont retrouvé leur niveau de 2010.
Neuf équipes ont réalisé des greffes pancréatiques en 2013, parmi lesquelles deux équipes ont réalisé plus de 20 greffes.

Tableau PA6. Evolution de l’activité de greffe pancréatique depuis 2000

 

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

Greffe rein-pancréas

51

53

53

65

86

84

82

83

73

69

83

67

58

Greffe foie-pancréas

1

0

0

0

0

2

0

1

2

1

0

0

0

Greffe multiviscérale

0

0

0

0

0

0

0

4

1

3

1

0

1

Greffe pancréas isolé

2

7

6

5

17

6

8

11

8

16

12

6

13

Les greffes multiviscérales sont des greffes en bloc de 2 ou 3 organes viscéraux (foie-intestin-pancréas, ou intestin-pancréas).

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Tableau PA7. Nombre de greffes pancréatiques par équipe en 2012

 

Total greffes

rein-pancréas

multiviscérale

pancréas isolé

Amiens (A)

2

2

0

0

Créteil Henri Mondor (AP-HP) (A)

1

1

0

0

Le Kremlin Bicêtre (AP-HP) (A)

5

3

0

2

Lyon (HCL) (A)

28

25

0

3

Montpellier La Peyronie (A)

1

1

0

0

Nancy (A)

1

1

0

0

Nantes (A )

20

13

0

7

Paris Saint-Louis (AP-HP) (A)

6

5

1

0

Toulouse Rangueil (A)

8

7

0

1

France

72

58

1

13

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Tableau PA8. Durée moyenne d’ischémie froide du greffon pancréatique lors d’une greffe combinée rein-pancréas pour l’année 2012 et par équipe de greffe

Equipe de greffe

Nombre de greffes

Durée d'ischémie froide

Non renseignée

Moyenne (heures)

IC

Amiens (A)

2

0

8,5

15,9

Créteil Henri Mondor (AP-HP) (A)

1

0

7,4

-

Le Kremlin Bicêtre (AP-HP) (A)

3

1

NC

NC

Lyon (HCL) (A)

25

0

10,8

0,6

Montpellier La Peyronie (A)

1

0

7,6

-

Nancy (A)

1

0

8,5

-

Nantes (A)

13

0

10,3

0,9

Paris Saint-Louis (AP-HP) (A)

5

0

8,6

1,9

Toulouse Rangueil (A)

7

0

8,0

1,6

France

58

1

9,9

0,5

NC=non calculable si plus de 30% de données non renseignées
IC=moitié de la largeur de l'intervalle de confiance de la moyenne à 95%

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Tableau PA9. Evolution des greffes pancréatiques par équipe

 

2007

2008

2009

2010

2011

2012

Amiens (A)

0

0

0

3

2

2

Bordeaux (A)

0

1

3

4

2

0

Créteil Henri Mondor (AP-HP) (A)

1

0

3

4

1

1

Le Kremlin Bicêtre (AP-HP) (A)

6

5

6

3

7

5

Lyon (HCL) (A)

33

26

27

29

29

28

Montpellier La Peyronie (A)

4

3

0

0

0

1

Nancy (A)

2

1

3

1

1

1

Nantes (A)

30

25

26

26

13

20

Paris Necker-Enfants Malades (AP-HP)

0

0

1

1

0

0

Paris Pitié-Salpêtrière  (AP-HP) (A)

3

1

1

2

0

0

Paris Saint-Louis (AP-HP) (A)

13

12

12

12

8

6

Strasbourg Hôpital Civil (A)

4

4

3

1

2

0

Toulouse Rangueil (A)

3

6

4

10

8

8

France

99

84

89

96

73

72

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Survie post greffe

La survie des greffons rénaux et pancréatiques est calculée par la méthode de Kaplan-Meier, sur les 1 042 greffes combinées rein-pancréas réalisées entre 1996 et 2011. On peut noter que la survie à 1 an (95,1%) et celle à 5 ans (82,3%) du greffon rénal sont comparables à celles des greffes de rein seul (91,2%% à un an et 79,5% à 5 ans). La survie du greffon pancréatique est significativement inférieure à celle du rein (80,5% à 1 an et 70,5% à 5 ans) avec une différence de survie liée à une perte précoce du greffon pancréatique (1er mois) puis des courbes de survie des deux greffons relativement parallèles.

Tableau PA10. Répartition des malades déclarés vivants avec un greffon fonctionnel dans les différentes équipes de greffe pancréatique, en fonction du délai écoulé depuis les dernières nouvelles : état de la base au 31 décembre 2012 des malades ayant eu une greffe pancréatique entre 1993 et 2011

 

nombre total de dossiers

Ancienneté des dernières nouvelles (en % de dossiers)

0-1 an

1-2 ans

> 2 ans*

%

%

%

Amiens (A)

4

75,0

25,0

0,0

Bordeaux (A)

8

0,0

87,5

12,5

Clermont-Ferrand **

1

0,0

0,0

100,0

Créteil Henri Mondor (AP-HP) (A)

23

95,7

4,3

0,0

Le Kremlin Bicêtre (AP-HP) (A)

81

8,6

51,9

39,5

Lyon (HCL) (A)

220

98,6

0,9

0,5

Montpellier La Peyronie (A)

17

100,0

0,0

0,0

Nancy (A)

9

77,8

22,2

0,0

Nantes (A)

212

83,5

13,7

2,8

Paris Necker-Enfants Malades (AP-HP) **

2

50,0

50,0

0,0

Paris Pitié-Salpêtrière  (AP-HP) (A)

22

86,4

13,6

0,0

Paris Saint-Louis (AP-HP) (A)

102

91,2

2,9

5,9

Rouen (A)

1

0,0

100,0

0,0

Strasbourg Hôpital Civil (A)

16

100,0

0,0

0,0

Toulouse Rangueil (A)

26

100,0

0,0

0,0

Total

744

81,3

12,4

6,3

* pourcentage de dossiers dont les dernières nouvelles datent de plus de 2 ans ou sont manquantes
** Equipe de suivi sans autorisation d'activité de greffe pancréatique

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En 2012, le pourcentage de malades pour lesquels le suivi n’est pas renseigné depuis plus d’un an est de 18,7%. Ce pourcentage augmente par rapport à 2011. Les résultats des rapports d’activité de 2006 à 2011 étaient respectivement 17,5%, 24,3%, 32,3%, 43,1%, 23,9%, 13,9%. Le taux de dossiers dont la mise à jour date de plus de deux ans ou est manquante est extrêmement variable d’une équipe à l’autre.

Figure PA 2. Survie globale du greffon rénal et du greffon pancréatique après greffe combinée de rein-pancréas (1996-2011)

Figure PA 2.    Survie globale du greffon rénal et du greffon pancréatique après greffe    combinée de rein-pancréas (1996-2011)

Greffon

N

Survie à 1 mois

Survie à 1 an

Survie à 5 ans

Survie à 10 ans

Survie à 15 ans

Médiane de
survie (mois)

Pancréas

1042

86,7%
[84,5% - 88,6%]

80,5%
[77,9% - 82,8%]

70,5%
[67,5% - 73,4%]

NO

NO

NO

nombre de sujets à risque*

 

893

809

465

142

22

 

Rein

1042

97,7%
[96,6% - 98,4%]

95,1%
[93,5% - 96,2%]

83,3%
[80,6% - 85,6%]

66,3%
[62,0% - 70,2%]

NO

NO

nombre de sujets à risque*

 

1009

953

550

174

31

 

[] : Intervalle de confiance
NO : non observable
* : Nombre de malades restant à observer pour chaque temps et pour lesquels aucun évènement n'est survenu

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Figure PA 3. Survie du greffon pancréatique après greffe combinée de rein-pancréas selon la période de greffe

Figure PA 3. Survie du greffon    pancréatique après greffe combinée de rein-pancréas selon la période de greffe

Période de greffe

N

Survie à 1 mois

Survie à 1 an

Survie à 5 ans

Survie à 10 ans

Survie à 15 ans

Médiane de
survie (mois)

1985-1989

95

85,0%
[76,0% - 90,8%]

65,6%
[55,0% - 74,3%]

44,1%
[33,9% - 53,9%]

26,9%
[18,4% - 36,2%]

NO

38,9
[16,4 - 69,4]

nombre de sujets à risque*

 

79

61

41

25

15

 

1990-1994

217

88,2%
[83,0% - 91,8%]

69,1%
[62,4% - 74,9%]

52,3%
[45,4% - 58,8%]

39,9%
[33,2% - 46,5%]

24,4%
[18,5% - 30,6%]

68,5
[38,8 - 101,0]

nombre de sujets à risque*

 

185

145

107

76

41

 

1995-1999

243

88,4%
[83,7% - 91,9%]

77,3%
[71,5% - 82,1%]

63,9%
[57,5% - 69,6%]

48,8%
[42,2% - 55,0%]

NO

116,0
[84,8 - 149,7]

nombre de sujets à risque*

 

214

187

146

106

37

 

2000-2004

308

88,9%
[84,8% - 91,9%]

83,0%
[78,3% - 86,8%]

72,5%
[67,1% - 77,1%]

57,2%
[50,6% - 63,3%]

NO

NO

nombre de sujets à risque*

 

272

254

215

57

0

 

2005-2008

322

84,5%
[80,0% - 88,0%]

80,4%
[75,7% - 84,4%]

71,5%
[66,0% - 76,2%]

NO

NO

NO

nombre de sujets à risque*

 

272

258

132

0

0

 

2009-2011

219

85,2%
[79,7% - 89,4%]

79,0%
[72,8% - 83,9%]

NO

NO

NO

NO

nombre de sujets à risque*

 

178

146

0

0

0

 

 [] : Intervalle de confiance
NO : non observable
* : Nombre de malades restant à observer pour chaque temps et pour lesquels aucun évènement n'est survenu

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La comparaison des courbes de survie des greffons montre une amélioration significative (p < 0,001, test du Log-Rank) des résultats selon les cohortes de greffe : 1985-1989, 1990-1994, 1995-1999 puis 2000-2004 avec des survies à 1 an de 66%, 69%, 77% et 83% et à 5 ans de 44%, 52%, 64% et 72,5 % respectivement. Les courbes des périodes 2005-2008 et 2009-2011 mettent en évidence un taux de survie à 1 an de respectivement  80%, 79% et à 5 ans pour 2005-2008 71,5% soit une diminution liée à un excès d’échecs précoces.

Figure PA 4. Survie du greffon pancréatique selon type de greffe pancréatique (1996-2011)

Figure PA 4.    Survie du greffon pancréatique selon type de greffe pancréatique (1996-2011)

 

N

Survie à 1 mois

Survie à 1 an

Survie à 5 ans

Survie à 10 ans

Survie à 15 ans

Médiane de
survie (mois)

Greffe rein-pancréas

1042

86,7%
[84,5% - 88,6%]

80,5%
[77,9% - 82,8%]

70,5%
[67,5% - 73,4%]

NO

NO

NO

nombre de sujets à risque*

 

893

809

465

142

22

 

Greffe pancréas isolé

118

80,5%
[72,1% - 86,6%]

69,5%
[60,3% - 76,9%]

55,1%
[45,1% - 64,0%]

NO

NO

76,7
[33,7 - .]

nombre de sujets à risque*

 

95

81

35

9

0

 

 [] : Intervalle de confiance
NO : non observable
* : Nombre de malades restant à observer pour chaque temps et pour lesquels aucun évènement n'est survenu

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La survie des greffons pancréatiques est significativement meilleure lorsque la greffe pancréatique est combinée à une greffe rénale comme cela est rapporté dans les autres pays, faisant de ce type de greffe le traitement de référence.

Tableau PA11. Estimation du nombre de malades porteurs d’un greffon pancréatique fonctionnel au 31 décembre 2012, par équipe de suivi

Equipe de suivi

Nombre de malades n'ayant pas fait l'objet
d'une déclaration de décès
ou d'arrêt de fonction du greffon

Nombre malades de suivis
(dernières nouvelles
<=18 mois)

Nombre estimé de malades vivants
avec greffon fonctionnel
au 31/12/2012

Amiens (A)

5

4

    5

Bordeaux (A)

10

3

    7

Clermont-Ferrand  *

1

0

    0

Créteil Henri Mondor (AP-HP) (A)

23

22

   23

Grenoble (A)

0

0

    0

Le Kremlin Bicêtre (AP-HP) (A)

87

35

   61

Lille A. Calmette (A)

0

0

    0

Lyon (HCL) (A)

275

247

  254

Montpellier La Peyronie (A)

18

18

   18

Nancy (A)

11

9

   10

Nantes (A)

243

214

  227

Paris Necker (AP-HP) *

3

0

    1

Paris Necker-Enfants Malades (AP-HP) *

2

2

    2

Paris Pitié-Salpêtrière  (AP-HP) (A)

41

25

   30

Paris Saint-Louis (AP-HP) (A)

120

102

  110

Paris Tenon (AP-HP) *

1

0

    0

Rouen (A)

1

0

    0

Strasbourg Hôpital Civil (A)

21

19

   20

Toulouse Rangueil (A)

33

33

   33

Total

895

733

  800

* Equipe de suivi sans autorisation d'activité de greffe pancréatique

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Etant donné l’absence d’exhaustivité des données de suivi des malades greffés pancréatiques, il n’est pas possible d’obtenir le nombre de malades porteurs d’un greffon fonctionnel par simple interrogation de Cristal. En effet, au 31 décembre 2012, 19% des malades greffés pancréatiques entre 1993 et 2011 restaient sans nouvelles depuis plus d’un an. Ainsi, l’estimation de ce nombre a été effectuée en deux étapes basées sur l’ancienneté des données de suivi du malade. Dans un premier temps, nous avons dénombré les porteurs d’un greffon fonctionnel dans Cristal (malades déclarés vivants sans arrêt de fonction du greffon) dont les dernières nouvelles dataient de moins de 18 mois (suivi annuel obligatoire dans Cristal). Pour les malades qui n’avaient pas fait l’objet d’une déclaration de décès ou d’arrêt de fonction du greffon depuis plus de 18 mois, le nombre de porteurs d’un greffon fonctionnel a été estimé en leur appliquant les taux de survie du greffon estimés sur la population globale.
Le nombre total de porteurs d’un greffon fonctionnel correspond à la somme de ces deux valeurs. Le chiffre ainsi estimé est encadré par deux bornes :

  • la borne inférieure correspond à l’hypothèse la plus pessimiste, selon laquelle les malades non suivis sont considérés comme en arrêt fonctionnel de greffon ou décédés. Cela signifie que seuls les greffés qui n’avaient pas fait l’objet d’une déclaration de décès ou d’arrêt de fonction du greffon au 31 décembre de l’année et dont les données de suivi dataient de moins de 18 mois étaient porteurs d’un greffon fonctionnel à cette date ;
  • la borne supérieure correspond à l’hypothèse la plus optimiste, selon laquelle les malades non suivis sont considérés comme porteurs d’un greffon fonctionnel. En d’autres termes, tous les greffés qui n’avaient pas fait l’objet d’une déclaration de décès ou d’arrêt de fonction du greffon au 31 décembre de l’année, quelle que soit l’ancienneté des données de suivi, étaient vivants et porteurs d’un greffon fonctionnel à cette date.

Le nombre de malades porteurs d’un greffon fonctionnel est un indicateur important de la charge de travail des équipes médico-chirurgicales de greffe qui doivent assumer le suivi d’une cohorte chaque année grandissante de malades sous traitement immunosuppresseur. Le nombre estimé de porteurs de greffon pancréatique fonctionnel en France est de 800 au 31 décembre 2012.

Greffe d’îlots de Langerhans

La greffe d’îlots de Langerhans est réservée à des malades diabétiques de type I qui ne sont pas encore parvenus au stade d’insuffisance rénale, et qui ne justifient pas une indication de greffe de pancréas (organe) pour des raisons évidentes de rapport bénéfice/risque défavorable. Lors d’une greffe d’îlots de Langerhans, seuls les îlots de cellules du pancréas capables de sécréter de l’insuline sont injectés au malade. Le nombre d’îlots isolés à partir d’un donneur n’est pas toujours suffisant pour corriger totalement le diabète. Certains receveurs sont donc amenés à recevoir des îlots issus de plusieurs donneurs. Au 1er janvier 2012, 30 malades étaient en attente d’une greffe d’îlots, 11 malades ont été inscrits pendant l’année. Au cours de l’année 2012, 31 malades ont bénéficié d’au moins une injection d’îlots de Langerhans pendant l’année. Parmi ceux-ci, 12 ont reçu une première injection, 10 leur deuxième injection, 7 leur troisième injection et 2 leur quatrième injection. En 2012, seuls 30% des pancréas attribués à un laboratoire actif (Lille, Grenoble et Genève) ont abouti à une injection d’îlots. En 2012, les greffes d’îlots sont réalisées exclusivement dans le cadre de protocole de recherche. Trois protocoles de recherche clinique sont en cours : un à Lille, le  protocole TRIMECO commun à tous les centres et le protocole PIM avec greffe combinée de poumons et d’îlots chez des malades atteints de mucoviscidose. Les résultats à long terme de ces protocoles ont permis de mieux préciser la place de la greffe d’îlots dans le traitement du diabète et d’améliorer régulièrement les résultats. Les résultats compilés au niveau international indiquent dans les derniers protocoles, une insulino indépendance qui atteint 50%, ce qui est comparable aux résultats obtenus avec une greffe de pancréas isolé.
Dans ces conditions, la sortie des protocoles de recherche est en cours de façon à accroitre les greffes d’îlots.

Tableau IL1. Evolution de la liste d'attente et devenir des candidats en greffe d’îlots de Langerhans

 

2008

2009

2010

2011

2012

2013

Malades restant en attente au 1er janvier de chaque année

23

21

31

29

30

28

Nouveaux inscrits dans l'année

6

14

15

16

11

 

Total candidats

29

35

46

45

41

 

Décédés en attente dans l'année

0

0

3

0

0

 

Sortis de liste d'attente

1

1

7

3

1

 

Greffes

7

3

7

12

12

 

Nombre total de greffons injectés

13

10

24

31

31

 

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Tableau IL2. Evolution de l’activité de greffe d’îlots de Langerhans

 

2008

2009

2010

2011

2012

Malades recevant leur 1ère injection

7

6

11

11

12

  dont terminant la greffe : 1ère injection

3

0

1

1

2

Malades recevant leur 2ème injection

4

3

12

10

10

  dont terminant la greffe : 2ème injection

2

2

6

3

3

Malades recevant leur 3ème injection

2

1

1

9

7

  dont terminant la greffe : 3ème injection

2

1

1

7

6

Malades recevant leur 4ème injection

0

0

0

1

2

  dont terminant la greffe : 4ème injection

0

0

0

1

2

Remarque : dans ce tableau les injections comprenant des ilots issus de 2 pancréas différents dans l’injection sont comptées deux fois.

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Tableau IL3. Evolution des injections multi donneurs de greffe d’îlots de Langerhans

 

2008

2009

2010

2011

2012

Nombre d’injections utilisant 2 greffons pancréatiques différents dans l’injection

1

0

1

2

0

Nombre d’injections utilisant 3 greffons pancréatiques différents dans l’injection

0

0

0

0

0

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Tableau IL4. Activité des laboratoires d’isolement d’îlots de Langerhans à partir des donneurs prélevés en France

Laboratoire d'isolement

Nombre de pancréas "organe" reçus

Dont : Pancréas envoyé en anatomo-pathologie sans isolement

Echec d'isolement

Isolement à but Scientifique

Isolement ayant abouti à une greffe

2011

2012

2011

2012

2011

2012

2011

2012

2011

2012

Lille

57

53

0

0

42

42

0

0

15

11

Genève

31

41

0

0

19

24

0

0

12

17

Grenoble

8

9

0

0

4

6

0

0

4

3

Montpellier

11

12

7

6

0

0

4

6

0

0

Saint-Louis

11

5

0

0

0

0

11

5

0

0

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Conclusion

L’année 2012 est marquée par l’absence de redressement de l’activité de la greffe pancréatique. Cette baisse d’activité survient malgré l’élargissement  des critères d’accès à une catégorie prioritaire, alors même que les résultats post-greffe sont en constant progrès et que les greffes combinées permettent une amélioration de la survie et une diminution de la morbidité. Les caractéristiques cliniques « optimales » du donneur, la difficulté technique du prélèvement et la nécessité de déplacer les équipes chirurgicales restent un frein au développement de cette activité de greffe. La mutualisation du prélèvement, favorisée par la formation de nouveaux chirurgiens à ce type de prélèvement et de greffe dans le cadre de l’Ecole francophone de prélèvement multi-organes mais aussi par l’organisation de réseaux sont des solutions à ces difficultés. La mortalité observée chez les patients diabétiques en dialyse fait qu’il y a   une nécessité vitale à augmenter l’activité de greffe combinée rein-pancréas. Pour la greffe d’îlots de Langerhans, la sortie des protocoles de recherche de cette activité devrait faciliter le fonctionnement des laboratoires d’isolement. L’inscription de ces greffes dans un nouveau programme doit être mis place en s’appuyant sur les résultats obtenus par les équipes au sein des protocoles de recherche conduits depuis de nombreuses années.