Le rapport médical et scientifique
de l'Agence de la biomédecine

2014

Le rapport médical et scientifique de l'assistance médicale à la procréation
et de la génétique humaines en France

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Matériel et méthode

Les activités des Centres Pluridisciplinaires de Diagnostic Prénatal font l’objet d’un suivi annuel sur un modèle de dossier fixé par arrêté du ministre chargé de la santé. Le formulaire de recueil des données d’activité a été révisé, dans le cadre d’un groupe de travail. Certains indicateurs ayant été redéfinis, leur valeur de 2009 à 2012 n’est pas comparable à l’année 2013.

Tous les Centres Pluridisciplinaires de Diagnostic Prénatal (CPDPN) ont transmis leur bilan d’activité pour l’année 2013 (49 Centres). Grâce au contrôle de qualité systématique auprès des centres, la qualité des données continue de s’améliorer.

Les bases de données ont été figées le 23 février 2015. L’ensemble des corrections apportées avant cette date, a été intégré.

Les données sur les naissances sont issues des statistiques de l’état civil (source Insee) et représentent le nombre total de nés vivants, dont le domicile de la mère se situe en France.

La répartition sur le territoire des Centres Pluridisciplinaires de Diagnostic Prénatal

Les Centres Pluridisciplinaires de Diagnostic Prénatal constituent des équipes pluridisciplinaires de praticiens ayant des compétences cliniques ou biologiques en matière de diagnostic prénatal. Ces équipes travaillent au sein d’établissements de santé disposant d’une unité d’obstétrique et ont pour mission principale la prise en charge médicale des femmes enceintes lorsqu’est suspectée une affection de l’embryon ou du fœtus.

Figure CPDPN1. Centres pluridisciplinaires de diagnostic prénatal en 2013

Figure CPDPN1. Centres pluridisciplinaires de diagnostic prénatal en 2013.

   

En 2013, 49 CPDPN sont autorisés, soit un de plus qu’en 2012, ce qui représente en moyenne près de 17 000 naissances pour chaque CPDPN. Le centre supplémentaire est le CHU de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe. Ce centre a recouvré son autorisation le 23 septembre 2013, après plusieurs mois de suspension. Les dossiers des femmes de la Guadeloupe ont été étudiés par le centre de la Martinique pendant cette période de suspension de l’activité.

Les centres sont globalement répartis sur l’ensemble du territoire, avec au moins un centre dans chacune des régions. On note 10 centres en Ile-de-France, ce qui représente 18 000 naissances pour chaque centre, nombre légèrement supérieur à la moyenne nationale. Plusieurs de ces derniers sont des centres de référence au niveau national, sollicités en seconde intention par des centres plus modestes pour des avis diagnostiques mais aussi pour des gestes de médecine fœtale nécessitant une haute technicité. En Midi-Pyrénées, Nord Pas-de-Calais et Lorraine, le nombre moyen de naissances est supérieur à 25 000, ce qui pourrait se traduire par des problèmes d’accès pour certaines patientes. Une autre difficulté d’accès pourrait venir de l’éloignement géographique d’un CPDPN pour certaines patientes, particulièrement dans les régions de grande superficie (Aquitaine, Centre, Midi-Pyrénées).

Activités des Centres Pluridisciplinaires de Diagnostic Prénatal

Tableau CPDPN1. Résumé des activités des CPDPN de 2009 à 2013

2009

2010

2011

2012

2013

Nombre de naissances(a)

822986

831477

821562

819191

809556

Nombre de femmes(b)

.

.

.

.

26811

Nombre de dossiers examinés(c)

35783

42894

37061

37050

36804

Nombre d'attestations de particulière gravité délivrées en vue d'une IMG pour motif fœtal

6768

6949

6994

7134

7200

Nombre d'attestations de particulière gravité délivrées en vue d'une IMG pour 1000 naissances

8,2

8,4

8,5

8,7

8,9

Nombre de refus d'autorisation d'IMG

109

119

110

91

120

Nombre de refus d'autorisation d'IMG pour 1000 naissances

0,13

0,14

0,13

0,11

0,15

Nombre de grossesses poursuivies avec une pathologie qui aurait pu faire autoriser une IMG

578

664

762

810

928

Nombre de grossesses poursuivies avec une pathologie qui aurait pu faire autoriser une IMG pour 1000 naissances

0,70

0,80

0,93

0,99

1,15

Nombre de grossesses poursuivies avec une pathologie curable dans la perspective d’une prise en charge périnatale ou sans particulière gravité (d)

4714

3961

5478

6579

14031

Nombre de grossesses poursuivies avec une pathologie curable dans la perspective d’une prise en charge périnatale ou sans particulière gravité (d) pour 1000 naissances

5,73

4,76

6,67

8,03

17,33

Nombre moyen de réunions annuelles

50

50

49

49

48

(a) Source : Insee, statistique de l’état civil ; naissances vivantes domiciliées
(b) Nombre de femmes dont le dossier a été examiné au moins une fois dans l’année lors d’une réunion pluridisciplinaire
(c) Le nombre de dossiers examinés de 2009 à 2012 n’est pas comparable à celui de 2013 car l’intitulé de la question a été modifié ; depuis 2013, seuls sont pris en compte les dossiers ayant fait l’objet d’un avis rendu aux patientes ou médecin référent.
(d) De 2009 à 2012, seules les grossesses poursuivies dans la perspective d’une prise en charge périnatale étaient colligées.

IMG : interruption médicale de grossesse

     

Afin d’homogénéiser le recueil entre les différents centres, les critères permettant de préciser quelles situations devaient être comptabilisées dans l’activité ont été revus avec les professionnels pour le recueil de l’activité 2013. Ainsi, le nombre de femmes et de dossiers examinés par les CPDPN ne concerne plus que les dossiers ayant fait l’objet d’un avis rendu à la patiente ou au médecin désigné par la patiente, alors que tous les dossiers, même ceux présentés pour simple avis, étaient comptabilisés avant 2013. En 2013, le nombre de dossiers a un peu diminué, mais la fréquence par rapport au nombre de naissances en France est restée stable.

Le recueil du nombre de femmes dont le dossier a été examiné au moins une fois dans l’année lors d’une réunion pluridisciplinaire apparaît pour la première fois en 2013, ce nombre représente 3,3% des naissances en France. On note que le dossier d’une femme peut être examiné plusieurs fois (près de 1,4 examens de dossiers par femme en 2013). L’évolution future de ces chiffres devrait refléter l’évolution de l’activité des centres. Cependant au niveau national il faut noter qu’une femme prise en charge par deux centres différents sera comptabilisée deux fois.

Les grossesses des femmes dont le dossier a été examiné en réunion de CPDPN se répartissent en 4 catégories : celles qui ont fait l’objet d’une attestation de particulière gravité autorisant une interruption médicale, celles qui ont fait l’objet d’un refus d’une telle autorisation de la part du centre, celles qui auraient pu faire autoriser une IMG s’il y avait eu demande de la femme et enfin, celles (les plus nombreuses) qui ont été poursuivies avec une pathologie curable dans la perspective d’une prise en charge périnatale ou avec une pathologie sans particulière gravité. Pour cette dernière catégorie, tous les cas référés sans particulière gravité ont été ajoutés dans la nouvelle définition par rapport aux années précédentes.

L’ensemble de ces 4 catégories est inférieur au nombre total de femmes parce qu’il existe encore des situations examinées par les centres qui n’ont pas été classées dans l’une de ces catégories, soit parce qu’elles correspondent à une situation non envisagée ici (par exemple attestations de particulière gravité délivrées en vue d'une IMG pour motif maternel,..) soit parce que les nouvelles définitions n’ont pas été prises en compte par tous les centres. Des efforts de clarification sur les modalités de renseignement de ces données sont à poursuivre pour que l’ensemble des grossesses se trouvent réparties dans ces quatre catégories. Avant 2012, les attestations de particulière gravité délivrées en vue d'une IMG pour motif maternel n’étaient pas toutes portées à la connaissance des centres, ce qui ne permet pas d’apprécier l’évolution de cet indicateur (Tableau CPDPN2b).

Les attestations de gravité délivrées en vue d’une IMG représentent plus du quart des femmes prises en charge par les centres en 2013, et les grossesses poursuivies avec une pathologie curable plus de la moitié d’entre elles. Ces activités et leur évolution sont présentées dans la suite de ce chapitre.

Figure CPDPN2. Femmes dont le dossier a été examiné au moins une fois dans l’année lors d’une réunion pluridisciplinaire

Figure CPDPN2. Femmes  dont le dossier a été examiné au moins une fois dans l’année  lors d’une réunion pluridisciplinaire

Martinique : Pour cette région, le taux calculé de femmes examinées par millier de naissances, est le nombre de femmes examinées par le CPDPN de la Martinique rapporté au nombre de naissances des régions Guadeloupe, Guyane et Martinique.
Provences-Alpes -Côte d’Azur (PACA) : Pour cette région, le taux calculé de femmes examinées par millier de naissances, est le nombre de femmes examinées par l’ensemble des CPDPN de la région PACA rapporté au nombre de naissances des régions PACA et Corse.
*La région Guadeloupe dispose d’un CPDPN depuis le 23 septembre 2013

   

Le taux de femmes dont le dossier a été examiné, quel que soit le motif, est de 3,3% des naissances au niveau national. Ce taux varie significativement selon les régions (Figure CPDPN2), seules les régions Ile de France, Basse Normandie, Alsace, Pays de la Loire, Auvergne et Poitou Charentes ont un taux qui ne diffère pas de la moyenne nationale. On peut remarquer que l’activité CPDPN rapportée au niveau du bassin de naissances de la région ne tient pas compte du flux de patientes dans et hors de cette région. Elle ne reflète donc pas totalement l’offre de soins.

Attestation de particulière gravité en vue d'une interruption médicale de grossesse pour motif médical (IMG)

Les attestations de particulière gravité en vue d'une interruption médicale de grossesse pour motif médical incluent les IMG pour motif fœtal et pour motif maternel.

En 2013, 7 200 attestations de particulière gravité en vue d'une interruption médicale de grossesse pour motif fœtal et 352 pour motif maternel ont été déclarées par les centres, soit 0,89% des naissances pour motif fœtal et 0,04% pour motif maternel. Il est à noter qu’il s’agit ici de l’enregistrement des attestations d’IMG, la réalisation effective des IMG à l’issue d’une attestation n’est pas enregistrée.

En ce qui concerne les attestations de particulière gravité pour motif fœtal, 29% ont été délivrées pour des termes de grossesse inférieurs à 14 semaines d’aménorrhées (SA), 34% entre 15 et 21 SA et 37% après 22 SA. Ces attestations sont délivrées plus souvent à des termes précoces lorsque l’étiologie est génétique ou chromosomique (Tableau CPDPN2a). Ceci s’explique pour les étiologies génétiques par un diagnostic moléculaire réalisé en raison d’un antécédent familial et donc presque toujours réalisé à partir d’un prélèvement ovulaire précoce, c’est-à-dire une biopsie de villosités choriales qui se réalise habituellement vers 12 SA (semaines d’aménorrhée). Ainsi, 40% des attestations d’IMG avec indications géniques sont réalisées avant 14 SA et 35% entre 15 et 21 SA. Pour les attestations d’IMG avec indications chromosomiques, environ 81% sont délivrées avant 21 SA, ce qui s’explique par la généralisation du dépistage prénatal au 1er trimestre de la grossesse. En revanche, les indications pour syndromes malformatifs, qui représentent 44% des attestations, restent plus tardives (54% après 22 SA) en raison de leur mode de diagnostic par imagerie essentiellement. Les indications infectieuses ne représentent que 0,8% des attestations, elles sont aussi tardives (84% après 22 SA), la gravité n’étant souvent appréciée qu’en raison d’anomalies échographiques apparaissant le plus souvent en deuxième partie de la grossesse. Au total, près des 2/3 des attestations d’IMG pour motif fœtal sont réalisées avant 22 SA, soit à un terme où le fœtus n’est pas viable. L’analyse de l’évolution montre que depuis 2009 la fréquence des attestations pour des termes inférieurs à 22 SA est restée stable (63%), avec une petite augmentation des attestations d’IMG délivrées avant 14 SA (29% contre 25% en 2009).

Tableau CPDPN2a. Indications et termes des attestations de particulière gravité délivrées en vue d'une IMG pour motif fœtal en 2013

<=14SA

15SA-21SA

22SA-27SA

28SA-31SA

>=32SA

Total

Indications chromosomiques

.

.

.

.

.

.

Nombre

1085

1323

345

88

112

2953

% du total d'indications chromosomiques

36,7%

44,8%

11,7%

3,0%

3,8%

100%

Indications géniques

.

.

.

.

.

.

Nombre

191

169

47

30

40

477

% du total d'indications géniques

40,0%

35,4%

9,9%

6,3%

8,4%

100%

Indications infectieuses

.

.

.

.

.

.

Nombre

2

7

23

10

14

56

% du total d'indications infectieuses

3,6%

12,5%

41,1%

17,9%

25,0%

100%

Malformations ou syndromes malformatifs

.

.

.

.

.

.

Nombre

784

666

1137

291

289

3167

% du total d'indications de malformations

24,8%

21,0%

35,9%

9,2%

9,1%

100%

Autres indications fœtales

.

.

.

.

.

.

Nombre

64

258

173

37

15

547

% du total d'autres indications fœtales

11,7%

47,2%

31,6%

6,8%

2,7%

100%

Total

.

.

.

.

.

.

Nombre

2126

2423

1725

456

470

7200

% du total des indications fœtales

29,5%

33,7%

24,0%

6,3%

6,5%

100%

SA : semaines d’aménorrhées

     

En ce qui concerne les attestations de particulière gravité en vue d’une IMG pour motif maternel, on constate une évolution significative du nombre de cas déclarés depuis 2011 (Tableau CPDPN3), passant de 217 en 2011 à 352 en 2013, soit 62% d’augmentation. Cette augmentation apparente est plus vraisemblablement en rapport avec un enregistrement plus systématique de ces attestations d’IMG du fait de l’implication réglementaire d’un gynécologue-obstétricien de CPDPN pour la délivrance d’une attestation d’IMG pour motif maternel (loi de bioéthique de juillet 2011 et décret d’application du 14 janvier 2014).

Tableau CPDPN2b. Indications et termes des attestations de particulière gravité délivrées en vue d'une IMG pour motif maternel en 2013

<=14SA

15SA-21SA

22SA-27SA

28SA-31SA

>=32SA

Total

Indications maternelles

.

.

.

.

.

.

Nombre

77

144

110

15

6

352

% du total d'indications maternelles

21,9%

40,9%

31,3%

4,3%

1,7%

100%

SA : semaines d’aménorrhées

     

Tableau CPDPN3. Evolution du nombre d'attestations de particulière gravité délivrées en vue d'une IMG pour motif maternel de 2009 à 2013

2009

2010

2011

2012

2013

Indications maternelles

225

192

217

272

352

     

Le tableau CPDPN4 met en évidence une augmentation régulière du nombre des attestations de particulière gravité délivrées en vue d’une IMG pour motif fœtal : 6 768 attestations d’IMG avaient été délivrées en 2009 (8,2‰ des naissances vivantes domiciliées) alors qu’en 2013 on comptabilise 7 200 attestations (8,9‰ des naissances vivantes domiciliées), soit une augmentation de 8,5% des taux rapportés au nombre de naissances. La répartition des indications conduisant à délivrer une attestation d’IMG a peu évolué : en 2013 les indications chromosomiques (41%) et les syndromes malformatifs (44%) représentaient la grande majorité des indications. L’augmentation entre 2009 et 2013 concerne les indications chromosomiques (+8%), probablement liée à l’augmentation de l’âge maternel moyen, les indications géniques (+26%), probablement liée au nombre croissant de diagnostics prénataux disponibles en relation avec les progrès du diagnostic moléculaire et les malformations (+5%). Seule la fréquence des indications infectieuses a diminué (-41%).

Une analyse de l’évolution des termes de grossesse entre 2009 et 2013 montre que cette augmentation concerne essentiellement les attestations d’IMG délivrées pour des termes égaux ou inférieurs à 14 SA (+25%), majoritairement représentées par les indications chromosomiques et les malformations dont la fréquence a augmenté ces dernières années. Cette augmentation pourrait aussi s’expliquer par le recours plus systématique à un CPDPN pour des pathologies diagnostiquées à des termes précoces. En effet le terme de 14 SA correspond à la limite d’autorisation d’une interruption volontaire de grossesse (IVG) qui pouvait être privilégiée par rapport à l’ensemble du parcours aboutissant à une interruption médicale de grossesse devant une pathologie sévère à un terme très précoce. Si l’on ne considère que les attestations d’IMG réalisées après 14 SA, elles étaient 6,17‰ des naissances en 2009 et 6,27‰ des naissances soit une augmentation de seulement 1,6%.

Tableau CPDPN4. Evolution des indications des attestations de particulière gravité délivrées en vue d'une IMG pour motif fœtal de 2009 à 2013

2009

2010

2011

2012

2013

Indications

N

%

N

%

N

%

N

%

N

%

Chromosomique

2738

40,5%

2748

39,5%

2807

40,1%

2899

40,6%

2953

41,0%

Génique

377

5,6%

442

6,4%

471

6,7%

426

6,0%

477

6,6%

Infectieuse

95

1,4%

60

0,9%

49

0,7%

69

1,0%

56

0,8%

Malformation ou syndrome malformatif

3013

44,5%

3145

45,3%

3112

44,5%

3223

45,2%

3167

44,0%

Autres indications fœtales

545

8,1%

554

8,0%

555

7,9%

517

7,2%

547

7,6%

Total

6768

100%

6949

100%

6994

100%

7134

100%

7200

100%

     

Répartition sur le territoire des attestations de particulière gravité délivrées en vue d'une IMG pour motif fœtal

Figure CPDPN3. Délivrance d'attestations de gravité en vue d'une interruption médicale de grossesse

Figure CPDPN3. Délivrance d'attestations de gravité en vue d'une  interruption médicale de grossesse

Martinique : Pour cette région, le taux calculé d’attestations délivrées pour une IMG, est le nombre d’autorisations d’IMG délivrées par le CPDPN de la Martinique rapporté au nombre de naissances des régions Guadeloupe, Guyane et Martinique.
*La région Guadeloupe dispose d’un CPDPN depuis le 23 septembre 2013
Provences-Alpes -Côte d’Azur (PACA) : Pour cette région, le taux calculé d’attestations délivrées pour une IMG, est le nombre d’autorisations d’IMG délivrées par l’ensemble des CPDPN de la région PACA rapporté au nombre de naissances des régions PACA et Corse.

   

En 2013, les taux régionaux d’attestations de gravité délivrées pour une IMG, par millier de naissances, varient de 4,6 à 10,9 (Figure CPDPN3), avec un taux national de 8,9 par millier de naissances (Tableau CPDPN1). On peut remarquer que le nombre d’attestations rapporté au nombre de naissances de la région ne tient pas compte du flux de patientes dans et hors de cette région. Il ne reflète donc pas la pratique des centres au regard de la population réellement prise en charge, pratique qui fait notamment intervenir l’expertise de certains centres pour certaines pathologies, à l’origine de la décision finale.

Refus de délivrance d'une autorisation d'IMG

Les refus de délivrance d’une attestation d’autorisation d’IMG concernent peu de dossiers et leur fréquence reste relativement stable d’une année sur l’autre (Tableau CPDPN1). Dans ces contextes particuliers, l’information concernant l’issue de la grossesse est importante, mais pas toujours aisée à recueillir. Ainsi, 11,7% de ces données sont manquantes. Parmi les cas renseignés (n=106), plus de la moitié de ces grossesses vont être interrompues, soit dans le cadre d’une IVG si le terme le permet, soit dans le cadre d’une IMG si l’attestation de particulière gravité a été délivrée par un second centre sollicité, soit dans le cadre d’une interruption de grossesse réalisée à l’étranger (Tableau CPDPN5).

Tableau CPDPN5. Détail des pathologies et des issues de grossesses lors d'un refus de délivrance d'une attestation de particulière gravité en 2013

Pathologies

Issue de grossesse

Total

MFIU (fausse couche ou mort fœtal in utero)

IMG ou IVG (au sein d'un autre centre ou à l'étranger)

Mort néonatale précoce [J0-J7]

Mort néonatale tardive [J8-J28]

Enfant vivant au dernier suivi

Issue de grossesse inconnue


Chromosomique

0

12

0

0

6

4

22

Génique

0

1

0

0

3

1

5

Infectieuse

0

2

0

0

2

0

4

Malformation ou syndrome malformatif

1

32

0

0

10

4

47

Autres indications fœtales

2

3

0

0

5

4

14

Indications maternelles

0

17

0

0

10

1

28

Total

3

67

0

0

36

14

120

     

Grossesses poursuivies avec une pathologie fœtale qui aurait pu faire délivrer une attestation de particulière gravité en vue d'une IMG

En 2013, 928 femmes ont choisi de poursuivre leur grossesse avec une pathologie grave qui aurait pu conduire à autoriser une IMG, si elles en avaient fait la demande. Cette situation voit sa fréquence augmenter régulièrement (+61% en 4 ans) (Tableau CPDPN1). Cette augmentation pourrait s’expliquer soit par un nombre croissant de patientes refusant une IMG soit par le recensement plus fréquent de ces situations par les CPDPN. Il est possible qu’en dépit de la gravité particulière et du caractère incurable de l’affection fœtale, la prise en charge par des soins palliatifs ou médico-chirurgicaux soit préférée par les futurs parents.

On peut remarquer (Tableau CPDPN7) la prédominance des syndromes malformatifs dans ces situations par différence avec les situations aboutissant à la délivrance d’une attestation de particulière gravité en vue d’une IMG (62% vs. 44%).

Le suivi de ces grossesses était manquant dans 5% des cas (n=46) en 2013. Parmi les cas renseignés, la grossesse a conduit soit à une mort fœtale in utero, soit à une mort néonatale précoce ou tardive dans 43 % (378/882) des cas. L’enfant était vivant au dernier suivi dans 57% des cas (Tableau CPDPN6). Le dernier suivi est bien souvent la période néonatale et il se peut que certains des nouveau-nés soient décédés plus tard dans les premiers mois de vie. De plus, l’état de santé et le développement psychomoteur des enfants nés vivants ne sont pas renseignés.

Tableau CPDPN6. Issues de grossesses poursuivies avec une pathologie fœtale qui aurait pu faire délivrer une attestation de particulière gravité en vue d’une IMG de 2009 à 2013

2009

2010

2011

2012

2013

N

%

N

%

N

%

N

%

N

%

Mort foetale in utero

118

20,4

102

15,3

126

16,5

140

17,3

186

20,0

Mort néonatale précoce ou tardive

137

23,7

136

20,4

155

20,3

200

24,7

192

20,7

Enfant vivant au dernier suivi

303

52,4

390

58,4

434

57,0

422

52,1

504

54,3

Issue de grossesse inconnue

20

3,5

40

6,0

47

6,2

48

5,9

46

5,0

Total

578

100,0

668

100,0

762

100,0

810

100,0

928

100,0

     

Tableau CPDPN7. Grossesses poursuivies avec une pathologie fœtale qui aurait pu faire délivrer une attestation de particulière gravité en vue d’une IMG et issue de ces grossesses en 2013

Pathologies

Issue de grossesse

Total

MFIU (fausse couche ou mort fœtale in utero)

Mort néonatale précoce [J0-J7]

Mort néonatale tardive [J8-J28]

Enfant vivant au dernier suivi

Issue de grossesse inconnue

Chromosomique

61

20

5

79

16

181

Génique

4

6

1

41

8

60

Infectieuse

5

0

0

8

0

13

Malformation ou syndrome malformatif

72

125

20

337

19

573

Autres indications fœtales

44

13

2

39

3

101

Total

186

164

28

504

46

928

     

Grossesses poursuivies avec une pathologie fœtale curable dans la perspective d'une prise en charge périnatale ou sans particulière gravité

L’augmentation importante de cette catégorie (Tableau CPDPN8) témoigne de la prise en compte pour la première année en 2013 des grossesses poursuivies avec une pathologie sans particulière gravité. Cette modification introduite dans le recueil des données d’activité est destinée à renseigner l’évolution de l’ensemble des grossesses ayant fait l’objet d’un avis rendu par un CPDPN. Donc cette dernière catégorie devrait comprendre toutes les grossesses restantes, poursuivies dans la perspective d’une prise en charge périnatale, ou avec des pathologies sans particulière gravité.
Pour quelques pathologies bien définies (coelosomies, fentes labiales ou labio-palatines, pieds bots, hernies diaphragmatiques, la plupart des cardiopathies et des uropathies, syndrome transfuseur-transfusé), des protocoles de prise en charge le plus souvent chirurgicale, sont établis par la plupart des équipes. Pour d’autres (allo-immunisation, pathologie infectieuse, retard de croissance intra-utérin…), pour lesquelles il n’y a pas nécessairement d’indication chirurgicale, il s’agit surtout d’assurer une prise en charge médicale dès la naissance et prévenir certaines complications en organisant le suivi pédiatrique.

La répartition des indications de prise en charge montre que 70% sont des malformations et seulement 3% sont des anomalies chromosomiques ou géniques. (Tableau CPDPN9)

Le suivi de ces grossesses était manquant dans 13% des cas. Parmi les cas renseignés l’enfant était décédé au dernier suivi dans 5% des cas (Tableau CPDPN8), avec une augmentation significative de la fréquence des indications chromosomiques (16%, p<0,0001) et géniques (9%, p=0,02) (Tableau CPDPN9).

Tableau CPDPN8. Issues de grossesses poursuivies dans la perspective d'une prise en charge pré ou périnatale ou sans particulière gravité en 2013

2009

2010

2011

2012

2013*

N

%

N

%

N

%

N

%

N

%

Mort fœtale in utero

155

3,3

104

2,6

153

2,8

169

2,6

429

3,1

Mort néonatale précoce ou tardive

128

2,7

112

2,8

135

2,5

163

2,5

211

1,5

Enfant vivant au dernier suivi

4169

88,4

3403

85,9

4564

83,3

5851

88,9

11508

82,0

Issue de grossesse inconnue

262

5,6

342

8,6

626

11,4

396

6,0

1883

13,4

Total

4714

100,0

3961

100,0

5478

100,0

6579

100,0

14031

100,0

* Depuis 2013, les grossesses poursuivies avec une pathologie sans particulière gravité sont colligées, en plus des grossesses poursuivies avec une pathologie fœtale curable dans la perspective d’une prise en charge périnatale

     

Tableau CPDPN9. Grossesses poursuivies avec une pathologie fœtale curable dans la perspective d'une prise en charge périnatale ou sans particulière gravité en 2013

Pathologies

Issue de grossesse

Total

MFIU (fausse couche ou mort fœtal in utero)

Mort néonatale précoce [J0-J7]

Mort néonatale tardive [J8-J28]

Enfant vivant au dernier suivi

Issue de grossesse inconnue

Chromosomique

19

4

4

136

38

201

Génique

10

1

4

146

81

242

Infectieuse

11

3

2

432

135

583

Malformation ou syndrome malformatif

219

101

31

8160

1336

9847

Autres indications fœtales

170

47

14

2634

293

3158

Total

429

156

55

11508

1883

14031

     

Activités techniques en médecine fœtale dans les centres pluridisciplinaires de diagnostic prénatal

Dans cette partie du rapport d’activité, les centres ont rapporté les activités techniques en médecine fœtale réalisées uniquement dans leur établissement. Ces statistiques ne résument donc pas l’ensemble des activités réalisées au niveau national. Cependant, les centres pluridisciplinaires de diagnostic prénatal, prenant en charge des grossesses avec suspicion de pathologie fœtale, sont à l’origine d’une partie importante des prescriptions d’actes techniques de médecine fœtale et les tendances observées peuvent donner une indication des évolutions générales. D’autre part, ces actes techniques reflètent le niveau d’expertise des établissements auxquels les centres sont rattachés.

La prise en compte des échographies diagnostiques réalisées par les membres du CPDPN intervient pour la première fois en 2013. Cette activité représente 78 142 actes, dont 39 072 pour confirmer ou infirmer une malformation. L’évolution du nombre de scanners et d’IRM reste relativement stable, mais les actes de radiographie sont de moins en moins pratiqués. Les activités d’échographie cardiaque fœtale et d’imagerie post-mortem ont été rapportées pour la première fois en 2013, ce qui explique l’augmentation importante de l’activité totale d’imagerie cette année-là (+109%) (Tableau CPDPN11). Il conviendra de suivre l’évolution de ces pratiques.

Concernant les autres activités techniques, on peut noter que le nombre de prélèvements ovulaires a encore diminué en 2013 (18 274 en 2013 contre 19 171 en 2012) : il s’agit essentiellement d’une diminution des amniocentèses, conséquence de la généralisation du dépistage de la trisomie 21 au 1er trimestre de la grossesse. On remarque aussi que les traitements par laser continuent d’augmenter : il s’agit d’un traitement réalisé dans les cas de syndromes de transfusion fœto-fœtale.

Les gestes d’arrêts de vie in utero sont réalisés dans les cas d’IMG de plus de 22 à 24 semaines d’aménorrhée, quelques cas d’interruptions sélectives de grossesse pour anomalie fœtale peuvent donner lieu à un geste d’arrêt de vie avant 22 semaines d’aménorrhée. Les gestes d’arrêt de vie avant IMG réalisés dans les établissements accueillant un CPDPN représentent 67% de l’ensemble des attestations d’IMG (fœtales et maternelles) enregistrées au-delà de 22 semaines d’aménorrhée. Les autres gestes d’arrêt de vie pour IMG sont pratiqués dans des établissements qui n’accueillent pas un centre et de ce fait ne sont pas répertoriés par les CPDPN.

Tableau CPDPN10. Nombre d'échographies fœtales de diagnostic réalisées par les membres des CPDPN en 2013

Nombre total d'échographies diagnostiques*

78142

. Echographies de diagnostic pour confirmer ou infirmer une malformation

39072

. Echographies de diagnostic pour suivre l'évolution d'une malformation

34837

* Pour 4233 échographies (3 CPDPN), le nombre d’échographies de diagnostic réalisées pour confirmer ou infirmer une malformation, ainsi que le nombre d’échographies de diagnostic réalisées pour suivi d’une malformation, n’ont pas été déclarés. Seul le nombre total d’échographies de diagnostic a été communiqué.

     

Tableau CPDPN11. Evolution des autres imageries effectuées en médecine fœtale

2009

2010

2011

2012

2013

IRM

3448

3165

3418

3718

3618

Scanner

352

394

426

345

399

Radio

229

81

211

214

24

Echographie cardiaque fœtale*

.

.

.

.

6957

Imagerie post-mortem*

.

.

.

.

1862

Autre

1393

1960

1580

1870

.

Total

5422

5600

5635

6147

12860

* Depuis 2013, le nombre d’échographies cardiaques fœtales et le nombre d’imageries post-mortem sont recueillis

     

Tableau CPDPN12. Evolution des activités techniques effectuées en médecine fœtale de 2009 à 2013

2009

2010

2011

2012

2013

Prélèvement à visée diagnostique ou pronostique

.

.

.

.

.

Amniocentèses

21630

15433

12974

12578

11618

Choriocentèses

5925

6362

6384

6593

6656

Cordocentèses

615

481

560

544

553

Autres

310

242

310

149

229

Gestes à visée thérapeutique

.

.

.

.

.

Exsanguino-transfusions et transfusions in utero

227

204

245

242

253

. pour allo-immunisation fœto-maternelle

159

159

186

159

195

. pour autre motif

68

45

59

83

58

Drainages amniotiques

517

511

640

608

612

Autres drainages (pleuraux, urinaires, péritonéaux, autres)

137

162

163

142

148

Laser

184

216

235

252

266

Amnio-infusions ou injections intra-amniotiques

149

132

153

239

162

Chirurgie foetale par fœtoscopie*

.

.

.

.

25

Chirurgie foetale ouverte*

.

.

.

.

0

Exit procédure*

.

.

.

.

8

Autres

76

56

51

70

20

Gestes d'arrêt de vie in utero

.

.

.

.

.

Avant IMG

2005

1844

1920

1992

1853

Interruptions sélectives de grossesse pour anomalie foetale

139

129

154

162

181

* Données recueillies depuis 2013