Le rapport médical et scientifique
de l'Agence de la biomédecine

2016

Le rapport médical et scientifique de l'assistance médicale à la procréation
et de la génétique humaines en France

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« Les centres pluridisciplinaires de diagnostic prénatal (CPDPN), constitués par la loi de bioéthique de 1994, fonctionnent depuis 1999 (date de parution des décrets d’application de cette loi). Ils participent au dispositif d’encadrement des activités de diagnostic prénatal et de diagnostic préimplantatoire souhaité par le législateur. Ils aident les équipes médicales, la femme et les couples dans l’analyse, la prise de décision et le suivi de la grossesse lorsqu’une malformation ou une anomalie fœtale est détectée ou suspectée et lorsque le risque de transmission d’une maladie génétique amène à envisager un diagnostic prénatal ou préimplantatoire. 
Les centres pluridisciplinaires de diagnostic prénatal ont pour mission :
 - de favoriser l’accès à l’ensemble des activités de diagnostic prénatal et d’assurer leur mise en œuvre en constituant un pôle de compétences cliniques, biologiques et d’imagerie au service des patients et des praticiens ;
- de donner des avis et conseils, en matière de diagnostic, de thérapeutique et de pronostic, aux cliniciens et aux biologistes qui s’adressent à eux lorsqu’ils suspectent une affection de l’embryon ou du fœtus ;
- de poser l’indication de recourir au diagnostic préimplantatoire ;
- d’organiser des actions de formation théorique et pratique destinées aux praticiens concernés par le diagnostic prénatal des diverses affections de l’embryon et du fœtus. 
Lorsqu’une anomalie fœtale est détectée, il appartient aux CPDPN d’attester qu’il existe une forte probabilité que l’enfant à naître soit atteint d’une affection d’une particulière gravité réputée comme incurable au moment du diagnostic. Cette attestation permet, si la femme enceinte le décide, de réaliser une interruption volontaire de la grossesse pour motif médical (IMG).
Lorsque la grossesse est poursuivie, les CPDPN ont la charge de participer à son suivi, à l’accouchement et à la prise en charge du nouveau-né dans les meilleures conditions de soins possibles. » (Arrêté du 1er juin 2015 déterminant les recommandations de bonnes pratiques relatives aux modalités d’accès, de prise en charge des femmes enceintes et des couples, d’organisation et de fonctionnement des centres pluridisciplinaires de diagnostic prénatal en matière de diagnostic prénatal et de diagnostic préimplantatoire définit.)
Les centres pluridisciplinaires de diagnostic prénatal constituent des équipes pluridisciplinaires de praticiens ayant des compétences cliniques ou biologiques en matière de diagnostic prénatal. Ces équipes travaillent au sein d’établissements de santé disposant d’une unité d’obstétrique.
En 2015, 49 CPDPN étaient autorisés à fonctionner par l’Agence de la Biomédecine.

Matériel et méthode

Les activités des CPDPN font l’objet d’un suivi annuel sur un modèle de dossier fixé par arrêté du ministre chargé de la santé. Le formulaire de recueil des données d’activité a été révisé, dans le cadre d’un groupe de travail en 2013. L’objectif a été d’harmoniser la compréhension des indicateurs demandés et donc d’améliorer la qualité du rapport annuel d’activité. Certains indicateurs ayant été redéfinis, leur valeur en 2011 et 2012 n’est pas comparable à celle des années 2013 à 2015.
Tous les CPDPN ont transmis leur bilan d’activité pour l’année 2015 (49 Centres). Grâce au contrôle de qualité systématique auprès des centres, la qualité des données continue de s’améliorer.
Les bases de données ont été figées le 28 février 2017. L’ensemble des corrections apportées avant cette date, a été intégré dans ce rapport.
Les données sur les naissances sont issues des statistiques de l’état civil (source Insee) et représentent le nombre total d’enfants nés vivants, dont le domicile de la mère se situe en France.
Le découpage régional utilisé dans ce document est celui existant avant la réforme territoriale de juillet 2015.

Enfin, les parcours des femmes ont été analysés selon les 5 situations suivantes :

  • Une attestation de particulière gravité autorisant l’interruption médicale de grossesses a été délivrée par le CPDPN suite à une demande d’IMG de la femme,
  • Aucune attestation de particulière gravité n’a été délivrée par le CPDPN alors que la femme a fait une demande d’IMG,
  • La femme n’a pas fait de demande d’IMG alors que la pathologie fœtale répond aux critères de gravité et d’incurabilité et aurait pu permettre la délivrance d’une attestation de particulière gravité par le CPDPN autorisant l’interruption médicale de grossesses,
  • La grossesse est poursuivie avec une pathologie qui est considérée comme curable, ou qui ne comporte pas une particulière gravité,
  • Autres grossesses : les années précédentes seules les 4 premières situations étaient envisagées et il avait été noté que les centres déclaraient un nombre total de femmes supérieur à la somme des femmes comptabilisées dans ces 4 différents parcours. Ces discordances pouvaient être expliquées par le fait que la répartition des parcours des femmes qui consultaient un CPDPN ne prenait pas en compte les grossesses des femmes pour lesquelles l’examen du dossier n’a pas permis de confirmer ou d’infirmer une pathologie fœtale avérée ou a conclu à l’absence de pathologie. Ainsi, cette cinquième et dernière situation a été ajoutée au formulaire de 2015.

Activité des centres pluridisciplinaire de diagnostic prénatal

Le tableau CPDPN1 présente l’évolution de l’activité des CPDPN au niveau national.
Pour comparer l’évolution de l’activité dans le temps et sa répartition géographique, l’activité des CPDPN peut être rapportée au nombre de naissances dans l’année sur le territoire national. Ce nombre a tendance à diminuer régulièrement passant de 821 589 en 2011 à 787 844 en 2015.
Le nombre de femmes dont le dossier a été examiné au moins une fois dans l’année lors d’une réunion pluridisciplinaire a augmenté de 7,9% en  2015 ( 31 814 vs. 29 491 en 2014), cela représente 4,0% des naissances en France (contre 3,6% en 2014). Depuis 2015, sont recensées les femmes pour lesquelles l’expertise du CPDPN n’a pas permis de confirmer ou d’infirmer une pathologie fœtale ou a conclu à l’absence de pathologie fœtale. L’ajout de cette catégorie a probablement contribué à l’augmentation du nombre total de femmes, permettant à un certain nombre de femmes d’être recensées, alors qu’elles ne l’étaient pas auparavant.
Il est à noter que selon les recommandations de bonnes pratiques relatives au CPDPN « Lorsqu’elle le souhaite, la femme (ou le couple) peut solliciter l’avis d’un second CPDPN. Chaque CPDPN assume la responsabilité de ses avis et garde une autonomie d’appréciation.». Au niveau national lorsqu’une femme est prise en charge par deux centres différents, elle sera donc comptabilisée deux fois. Cette situation est néanmoins très probablement à la marge, même si elle n’est pas évaluée à l’heure actuelle.
Le nombre de dossiers examinés en 2011 et 2012 n’est pas comparable à ceux de 2013 à 2015. En effet, à partir de 2013, seuls les dossiers ayant fait l’objet d’un compte-rendu aux patientes sont comptabilisés sachant que le dossier d’une même femme peut être examiné plusieurs fois par un même CPDPN. Au total on compte en moyenne 1,35 dossiers par femme en 2015, ce qui est plus faible qu’en 2013 et 2014 où ce nombre moyen était de 1,44.
Les grossesses poursuivies avec une pathologie qui est considérée comme curable, ou qui ne comporte pas une particulière gravité représentent l’activité la plus importante en termes de volume avec 18316 grossesses concernées, soit un ratio de 23,25/1000 naissances vivantes qui reste stable par rapport à 2014 (23,17/1000 naissances vivantes).
Les attestations de gravité délivrées en vue d’une IMG étaient au nombre de 7354 en 2015, dont 7084 pour motif fœtal et 270 pour motif maternel. Le ratio d’attestations délivrées pour motif fœtal pour 1000 naissances était de 9,0 et augmente légèrement depuis 2011.
Les différentes activités des CPDPN et leur évolution sont présentées en détail dans la suite de ce chapitre.

Tableau CPDPN1. Résumé des activités des CPDPN de 2011 à 2015

 

2011

2012

2013

2014

2015

Nombre de naissances(a)

821589

819191

809556

809328

787844

Nombre de femmes(b)

.

.

26811

29491

31814

Nombre de dossiers examinés(c)

37061

37050

36804

42482

42845

Nombre d'attestations de particulière gravité délivrées en vue d'une IMG

7211

7406

7552

7422

7354

.  Attestations de particulière gravité délivrées en vue d'une IMG pour motif fœtal

6994

7134

7200

7104

7084

.  Attestations de particulière gravité délivrées en vue d'une IMG pour motif fœtal pour 1000 naissances

8,5

8,7

8,9

8,8

9,0

.  Attestations de particulière gravité délivrées en vue d'une IMG pour motif maternel (d)

217

272

352

318

270

.  Attestations de particulière gravité délivrées en vue d'une IMG pour motif maternel pour 1000 naissances

.

.

0,43

0,39

0,34

Nombre de refus d'autorisation d'IMG

110

91

120

107

132

Nombre de refus d'autorisation d'IMG pour 1000 naissances

0,13

0,11

0,15

0,13

0,17

Nombre de grossesses poursuivies avec une pathologie qui aurait pu faire autoriser une IMG

762

810

928

1189

1296

Nombre de grossesses poursuivies avec une pathologie qui aurait pu faire autoriser une IMG pour 1000 naissances

0,93

0,99

1,15

1,47

1,64

Nombre de grossesses poursuivies avec une pathologie qui est considérée comme curable ou ne comportant pas une particulière gravité(e)

5478

6579

14031

18755

18316

Nombre de grossesses poursuivies avec une pathologie qui est considérée comme curable ou ne comportant pas une particulière gravité pour 1000 naissances

6,67

8,03

17,33

23,17

23,25

Nombre d'autres grossesses(f)

.

.

.

.

4606

Nombre d'autres grossesses pour 1000 naissances

.

.

.

.

5,85

Nombre de réunions pluridisciplinaires décisionnelles annuelles

2310

2338

2365

2448

2529

Nombre moyen de réunions annuelles / centre

49

49

48

50

52

(a) Source : Insee, statistique de l’état civil ; naissances vivantes domiciliées
(b) Nombre de femmes dont le dossier a été examiné au moins une fois dans l’année lors d’une réunion pluridisciplinaire;
(c) Le nombre de dossiers examinés en 2011 et 2012 n’est pas comparable à celui de 2013, 2014 et 2015 car l’intitulé de la question a été modifié; depuis 2013, seuls sont pris en compte les dossiers ayant fait l’objet d’un avis rendu aux patientes ou médecin référent.
(d) La déclaration aux CPDPN des attestations de particulière gravité délivrées en vue d'une IMG  pour motif maternelle est obligatoire depuis 2012 ;
(e) De 2011 à 2012, seules les grossesses poursuivies dans la perspective d’une prise en charge périnatale étaient colligées.
(f) Toutes les autres grossesses dont le motif est renseigné dans le tableau CPDPN11. (L’expertise du CPDPN n’a pas permis de confirmer ou d’infirmer une pathologie fœtale ou a conclu à l’absence de pathologie fœtale)
IMG : interruption médicale de grossesse 

     

La répartition sur le territoire de l'offre de soin

L’offre de soin en matière de CPDPN peut s’appréhender à partir de différents indicateurs, notamment la présence d’un CPDPN au niveau régional (Figure CPDPN 1), le nombre de femmes dont le dossier a été examiné lors d’une réunion pluridisciplinaire par les centres d’une région rapporté au nombre de naissances de cette région (quel que soit le domicile des femmes) (Figure CPDPN2), ou bien le nombre de femmes domiciliées dans une région dont le dossier a été examiné par un CPDPN quelle que soit la région du CPDPN (Figure CPDPN3). Les données relatives à la domiciliation des femmes ont été recueillies pour la première fois en 2014.
Il est à noter que les femmes peuvent consulter un CPDPN qui se trouve dans une autre région que celle de leur domicile.
En 2015, 49 CPDPN étaient autorisés (Figure CPDPN1), 787844 naissances domiciliées ont été enregistrées, ce qui représente une moyenne théorique de près de 16 078 naissances pour chaque CPDPN. Ces centres sont répartis sur l’ensemble du territoire hormis en Corse, en Guyane et à Mayotte (Mayotte n’est pas représenté sur les cartes).

Figure CPDPN1. Répartition sur le territoire des centres pluridisciplinaires de diagnostic prénatal en 2015

Figure CPDPN1. Répartition sur le territoire des centres pluridisciplinaires de diagnostic prénatal en 2015

   

Rapporté au nombre de naissances de la région, le nombre de femmes consultant un CPDPN des régions Picardie, Lorraine, Franche-Comté et Midi-Pyrénées, était inférieur aux autres régions (Figure CPDPN2). De plus, les femmes résidant au sein de ces régions, hormis celles résidant en Picardie, étaient également les moins nombreuses à consulter un CPDPN (Figure CPDPN3). Il en va de même pour les femmes domiciliées en Basse Normandie, en Guyane et en Corse.
A l’inverse, les régions Ile de France, Limousin, ainsi que la Réunion, la Guadeloupe et la Martinique  recensaient le plus grand nombre de femmes rapporté au nombre de naissances de la région examinées par un CPDPN de la région. Les femmes domiciliées en Limousin et en Guadeloupe étaient également plus nombreuses à accéder à un CPDPN que celles des autres régions.
L’analyse comparative des figures CPDPN2 et CPDPN3 montre que les deux indicateurs (selon la  région des CPDPN ou la région du domicile des femmes) avaient des répartitions très proches ce qui semble indiquer que les flux entrants et sortants étaient relativement limités. Le détail des flux par région est disponible dans les fiches régionales sur le site de l’Agence (https://www.agence-biomedecine.fr/activite-regionale-DPN).
Les femmes résidant dans les régions ne disposant pas de CPDPN (Corse, Guyane et Mayotte) ont tout de même accès à cette offre de soin. Les dossiers des femmes guyanaises étaient principalement examinés par le CPDPN de Martinique. Ceux des femmes résidant à Mayotte (non représenté sur la carte) étaient examinés en majorité par les CPDPN de la Réunion, tandis que ceux des femmes résidant en Corse l’étaient principalement par les CPDPN de Marseille et de Nice.

Figure CPDPN2. Activité régionale des CPDPN : femmes dont le dossier a été examiné au moins une fois dans l’année lors d’une réunion pluridisciplinaire par un CPDPN de la région

Figure CPDPN2. Activité  régionale des CPDPN : femmes dont le dossier a été examiné au moins une fois  dans l’année lors d’une réunion pluridisciplinaire par un CPDPN de la région

Provences-Alpes -Côte d’Azur (PACA) : Pour cette région, le taux calculé de femmes examinées par millier de naissances, est le nombre de femmes examinées par l’ensemble des CPDPN de la région PACA rapporté au nombre de naissances des régions PACA et Corse.

   

Figure CPDPN3. Région de résidence des femmes dont le dossier a été examiné au moins une fois au cours de l’année 2015

Figure CPDPN3. Région de résidence des femmes dont le dossier a  été examiné au moins une fois au cours de l’année 2015

Le recueil du lieu de résidence des femmes dont le dossier a été examiné est réalisé depuis l’activité 2014 des CPDPN.
Les femmes domiciliées à l’étranger (n=185), Mayotte (n=115)  et dans les territoires d’outre-mer (TOM n=51) ne sont pas représentées sur cette carte.

   

Attestation de particulière gravité en vue d'une interruption médicale de grossesse pour motif médical (IMG)

La loi de bioéthique distingue les situations où l’IMG a lieu pour indications fœtales de celles pour indications maternelles. L’article L2213-1 du code de la santé publique précise que « l'interruption volontaire d'une grossesse peut, à toute époque, être pratiquée si deux médecins membres d'une équipe pluridisciplinaire attestent, après que cette équipe a rendu son avis consultatif, soit que la poursuite de la grossesse met en péril grave la santé de la femme, soit qu'il existe une forte probabilité que l'enfant à naître soit atteint d'une affection d'une particulière gravité reconnue comme incurable au moment du diagnostic. »
En 2015, 7354 attestations de particulière gravité en vue d'une interruption médicale de grossesse ont été déclarées par les centres : 7084 pour motif fœtal et 270 pour motif maternel. L’ensemble des attestations délivrées a concerné 9,3‰ naissances vivantes : 9,0‰ pour motif fœtal, chiffre en légère augmentation depuis à 2011 et 0,34‰ pour motif maternel sans variation notable (Tableau CPDPN1). Il est à noter qu’il s’agit ici de l’enregistrement des attestations de particulière gravité autorisant l’IMG délivrées par les CPDPN, et non du nombre d’IMG effectivement réalisées.

Attestation de particulière gravité: indication fœtale 

La figure CPDPN4 montre au niveau régional le nombre d’attestations de particulière gravité délivrées par les CPDPN pour motif fœtal rapporté au nombre de naissances dans la région. Il est en France en moyenne de 9,0‰ (Tableau CPDPN1). Le taux de délivrance des attestations pour motif fœtal était le plus élevé dans les régions Ile de France, Limousin, Auvergne et Basse Normandie (Figure CPDPN4). A l’inverse ces taux étaient les plus faibles dans les régions Nord-Pas-de-Calais, Picardie, Franche-Comté, Bourgogne, Centre-Val de Loire et Poitou Charente.

Figure CPDPN4. Délivrance d'attestations de particulière gravité pour motif fœtal en vue d'une interruption médicale de grossesse

Figure CPDPN4. Délivrance d'attestations de particulière gravité  pour motif fœtal en vue d'une interruption médicale de grossesse

Provences-Alpes -Côte d’Azur (PACA) : Pour cette région, le taux calculé d’attestations délivrées pour une IMG, est le nombre d’autorisations d’IMG délivrées par l’ensemble des CPDPN de la région PACA rapporté au nombre de naissances des régions PACA et Corse.

   

Globalement, 27,9% des attestations ont été délivrées à des âges gestationnels inférieurs à 14 semaines d’aménorrhées (SA) ; 35,1% entre 15 et 21 SA ; 23,3% entre 22 et 27 SA ; et 6,8% entre 28 et 31 SA ainsi qu’à partir de 32 SA (Tableau CPDPN2). Cette répartition reste sensiblement constante depuis 2011 (Tableau CPDPN4).
La principale indication des attestations était liée à une malformation fœtale (44,5%), suivie de près par les indications chromosomiques (39,8%), les 3 autres indications (géniques, infectieuses, et autres causes fœtales) représentant respectivement 7%, 1% et 7,7% des cas (Tableau CPDPN3). L’évolution de la répartition de ces indications a peu évolué depuis 2011 (Tableau CPDPN3).

Tableau CPDPN2. Indications et termes des attestations de particulière gravité délivrées en vue d'une IMG pour motif fœtal en 2015

 

<=14SA

15SA-21SA

22SA-27SA

28SA-31SA

>=32SA

Total

Indications chromosomiques

.

.

.

.

.

.

Nombre

1031

1243

343

94

110

2821

% du total d'indications chromosomiques

36,5%

44,1%

12,2%

3,3%

3,9%

100%

Indications géniques

.

.

.

.

.

.

Nombre

168

183

49

44

53

497

% du total d'indications géniques

33,8%

36,8%

9,9%

8,9%

10,7%

100%

Indications infectieuses

.

.

.

.

.

.

Nombre

3

11

25

11

21

71

% du total d'indications infectieuses

4,2%

15,5%

35,2%

15,5%

29,6%

100%

Malformations ou syndromes malformatifs

.

.

.

.

.

.

Nombre

720

758

1087

302

284

3151

% du total d'indications de malformations

22,8%

24,1%

34,5%

9,6%

9,0%

100%

Autres indications fœtales

.

.

.

.

.

.

Nombre

55

294

150

29

16

544

% du total d'autres indications fœtales

10,1%

54,0%

27,6%

5,3%

2,9%

100%

Total

.

.

.

.

.

.

Nombre

1977

2489

1654

480

484

7084

% du total des indications fœtales

27,9%

35,1%

23,3%

6,8%

6,8%

100%

SA : semaines d’aménorrhées

     

Avant 22 SA, ces attestations ont été délivrées majoritairement et dans près de 50% des cas pour des indications chromosomiques, puis dans près d’un tiers des cas pour des indications de malformations fœtales, les autres indications étant retrouvées dans moins de 20% des attestations (Figure CPDPN5).
A partir de 22 SA, les indications liées à des malformations fœtales deviennent majoritaires, suivent ensuite les indications chromosomiques qui comptent pour environ 20% des cas, les 3 autres indications (géniques, infectieuses, autres) étant retrouvées dans moins de 20% des cas.

Figure CPDPN5. Répartition des indications en fonction du terme de la grossesse  des attestations délivrées en vue d’une IMG pour motif fœtal en 2015

Figure CPDPN5. Répartition  des indications en fonction du terme de la grossesse  des attestations délivrées en vue d’une IMG  pour motif fœtal en 2015

     

L’analyse de l’évolution de la répartition des âges gestationnels pour chaque indication (Figure CPDPN6, Tableau CPDPN2) montre que les attestations délivrées pour motifs chromosomiques ou géniques l’étaient principalement avant 22 SA. Ceci s’explique pour les étiologies génétiques par un diagnostic moléculaire réalisé en raison d’un antécédent familial et donc presque toujours effectué à partir d’un prélèvement ovulaire précoce, c’est-à-dire une biopsie de villosités choriales qui se réalise habituellement vers 12 SA. Pour les attestations d’IMG avec indications chromosomiques, cela pourrait s’expliquer par le dépistage prénatal de la trisomie 21 fait principalement au 1er trimestre. Les indications pour syndromes malformatifs étaient retrouvées jusqu’à un terme plus tardif (principalement jusqu’à 27 SA), les malformations fœtales étant souvent dépistées à l’échographie morphologique de 2e trimestre (environs 22 SA). Les indications infectieuses sont retrouvées majoritairement aux 2e et 3e trimestres, la gravité n’étant souvent appréciée qu’en raison d’anomalies échographiques apparaissant le plus souvent en deuxième partie de la grossesse.

Figure CPDPN6. Répartition des termes de la grossesse en fonction des indications des attestations délivrées en vue d’une IMG pour motif fœtal en 2015

Figure CPDPN6. Répartition  des termes de la grossesse en fonction des indications des attestations  délivrées en vue d’une IMG pour motif fœtal en 2015

     

Tableau CPDPN3. Evolution des indications des attestations de particulière gravité délivrées en vue d'une IMG pour motif fœtal de 2011 à 2015

 

2011

2012

2013

2014

2015

Indications

N

%

N

%

N

%

N

%

N

%

Chromosomique

2807

40,1%

2899

40,6%

2953

41,0%

2832

39,9%

2821

39,8%

Génique

471

6,7%

426

6,0%

477

6,6%

476

6,7%

497

7,0%

Infectieuse

49

0,7%

69

1,0%

56

0,8%

62

0,9%

71

1,0%

Malformation ou syndrome malformatif

3112

44,5%

3223

45,2%

3167

44,0%

3149

44,3%

3151

44,5%

Autres indications fœtales

555

7,9%

517

7,2%

547

7,6%

585

8,2%

544

7,7%

Total

6994

100%

7134

100%

7200

100%

7104

100%

7084

100%

     

Tableau CPDPN4. Evolution du nombre d'attestations de particulière gravité délivrées en vue d'une IMG pour motif fœtal en fonction du terme de la grossesse

 

2011

2012

2013

2014

2015

N

%

N

%

N

%

N

%

N

%

<= 14 SA

2058

29,4

2073

29,1

2126

29,5

1947

27,4

1977

27,9

15 SA - 21 SA

2373

33,9

2393

33,5

2423

33,7

2504

35,2

2489

35,1

22 SA - 27 SA

1715

24,5

1703

23,9

1725

24,0

1680

23,6

1654

23,3

28 SA - 31 SA

407

5,8

449

6,3

456

6,3

441

6,2

480

6,8

>= 32 SA

441

6,3

516

7,2

470

6,5

532

7,5

484

6,8

Total

6994

100,0

7134

100,0

7200

100,0

7104

100,0

7084

100,0

     

Attestation de particulière gravité: indication maternelle 

En ce qui concerne les attestations de particulière gravité pour indication maternelle, rapporté à 1000 naissances, ce taux semble tendre à la diminution depuis 2013 (Tableaux CPDPN1 et CPDPN5). Cependant cette information n’est pas collectée de manière exhaustive dans la mesure où ces décisions peuvent être prises hors CPDPN par une équipe comprenant « au moins quatre personnes qui sont un médecin qualifié en gynécologie-obstétrique, membre d’un centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal, un praticien spécialiste de l’affection dont la femme est atteinte, un médecin choisi par la femme et une personne qualifiée tenue au secret professionnel qui peut être un assistant social ou un psychologue. Cette équipe doit transmettre sa décision au CPDPN.  » (Arrêté du 1er juin 2015 déterminant les recommandations de bonnes pratiques relatives aux modalités d’accès, de prise en charge des femmes enceintes et des couples, d’organisation et de fonctionnement des centres pluridisciplinaires de diagnostic prénatal en matière de diagnostic prénatal et de diagnostic préimplantatoire définit.)
Les attestations pour indications maternelles sont délivrées peu fréquemment après 27 SA (5,2%) (Tableau CPDPN5).

Tableau CPDPN5. Evolution du nombre d'attestations de particulière gravité délivrées en vue d'une IMG pour motif maternel en fonction du terme de la grossesse

 

2011

2012

2013

2014

2015

N

%

N

%

N

%

N

%

N

%

<= 14 SA

62

28,6

58

21,3

77

21,9

73

23,0

60

22,2

15 SA - 21 SA

93

42,9

126

46,3

144

40,9

131

41,2

117

43,3

22 SA - 27 SA

59

27,2

82

30,1

110

31,3

100

31,4

79

29,3

28 SA - 31 SA

3

1,4

5

1,8

15

4,3

9

2,8

10

3,7

>= 32 SA

0

0,0

1

0,4

6

1,7

5

1,6

4

1,5

Total

217

100,0

272

100,0

352

100,0

318

100,0

270

100,0

La déclaration aux CPDPN des attestations de particulière gravité délivrées en vue d'une IMG  pour motif maternelle est obligatoire depuis 2012.

 

     

Refus de délivrance d'une autorisation d'IMG

Le refus de délivrance d’une autorisation d’IMG correspond à la situation ou une femme a fait une demande d’IMG alors que l’attestation de particulière gravité n’a pas été délivrée car l’examen du dossier par l’équipe pluridisciplinaire à ce moment de la grossesse ne permet pas de conclure qu’il existe une forte probabilité que l’enfant à naître soit atteint d’une affection d’une particulière gravité considérée comme incurable au moment du diagnostic.
Les refus de délivrance d’une autorisation d’IMG concernent peu de dossiers (132 en 2015) (Tableau CPDPN6) et leur fréquence reste relativement stable d’une année sur l’autre (Tableau CPDPN1).
Ce faible taux pourrait être révélateur d’une bonne information délivrée à la femme (ou au couple) par le CPDPN concernant le pronostic et le cas échéant la prise en charge de l’anomalie diagnostiquée.
Dans ce contexte particulier, l’information concernant l’issue de ces grossesses est importante, mais pas toujours aisée à recueillir ; les femmes n’accouchant souvent pas dans le même site que le CPDPN. Ainsi, 23,0% de ces données étaient manquantes en 2015. Parmi les cas renseignés (n=102), plus de la moitié de ces grossesses ont été interrompues, soit dans le cadre d’une IVG, soit dans le cadre d’une interruption de grossesse réalisée à l’étranger, soit dans le cadre d’une IMG si l’attestation de particulière gravité a été délivrée par un second centre sollicité (Tableau CPDPN6). Il est important de noter que la délivrance de l’attestation est réalisée à un moment précis de la grossesse. Ainsi si le pronostic était favorable ou d’évolution incertaine au moment où l’attestation a été refusée par un CPDPN, des éléments médicaux nouveaux peuvent conduire un autre CPDPN dans un second temps à délivrer une attestation de particulière gravité.

Tableau CPDPN6. Détail des pathologies et des issues de grossesses lors d'un refus de délivrance d'une attestation de particulière gravité en 2015


Pathologies

Issue de grossesse

Total

 

MFIU (fausse couche ou mort fœtale in utero)

Interruption médicale de grossesse

Interruption volontaire de grossesse

Mort néonatale précoce [J0-J7]

Mort néonatale tardive [J8-J28]

Enfant vivant au dernier suivi

Issue de grossesse inconnue

Chromosomique

0

0

1

0

0

3

5

9

Génique

0

2

0

0

0

3

4

9

Infectieuse

0

0

7

0

0

1

0

8

Malformation ou syndrome malformatif

1

5

23

0

1

13

11

54

Autres indications fœtales

3

4

5

2

0

8

5

27

Indications maternelles

1

2

5

0

0

12

5

25

Total

5

13

41

2

1

40

30

132

     

Grossesses poursuivies avec une pathologie fœtale qui aurait pu faire délivrer une attestation de particulière gravité en vue d'une IMG

En 2015, 1 296 femmes ont choisi de poursuivre leur grossesse avec une pathologie grave pour laquelle le CPDPN aurait pu délivrer, si elles en avaient fait la demande, une attestation de particulière gravité ouvrant la possibilité d’une IMG. Cette situation voit sa fréquence augmenter régulièrement (+70,0% depuis 2011) (Tableau CPDPN1). Cette augmentation doit être analysée sous un angle à la fois médical et sociétal. L’amélioration de la prise en charge médico-chirurgicale de certaines pathologies (sans pour autant que les caractères de particulière gravité et d’incurabilité soient remis en cause) peut expliquer ce choix. Par ailleurs, le développement des soins palliatifs et la possibilité d’un accompagnement post-natal (pour certaines pathologies) joue également un rôle.
On peut remarquer (Tableau CPDPN7) la prédominance des syndromes malformatifs (63%) dans ces situations.

Tableau CPDPN7. Grossesses poursuivies avec une pathologie fœtale qui aurait pu faire autoriser une IMG et issue de ces grossesses en 2015

Pathologies

Issue de grossesse

Total

MFIU (fausse couche ou mort fœtale in utero)

Mort néonatale précoce [J0-J7]

Mort néonatale tardive [J8-J28]

Enfant vivant au dernier suivi

Issue de grossesse inconnue

 

Chromosomique

73

20

10

131

13

247

Génique

7

13

3

57

6

86

Infectieuse

3

0

0

18

0

21

Malformation ou syndrome malformatif

137

125

36

460

55

813

Autres indications fœtales

53

19

5

37

15

129

Total

273

177

54

703

89

1296

     

Le suivi de ces grossesses (Tableau CPDPN8) était manquant dans 6,9% des cas (n=89) en 2015. Parmi les cas renseignés, dans près de 40% des cas, la grossesse a conduit soit à une mort fœtale in utero, à une mort néonatale précoce ou tardive. L’enfant était vivant au dernier suivi dans 54,2% des cas.
Le dernier suivi est bien souvent la période néonatale et il se peut que certains des nouveau-nés soient décédés plus tard dans les premiers mois de vie. De plus, l’état de santé et le développement psychomoteur des enfants nés vivants ne sont pas renseignés.

Tableau CPDPN8. Issues de grossesses poursuivies avec une pathologie fœtale qui aurait pu faire délivrer une attestation de particulière gravité de 2011 à 2015

 

2011

2012

2013

2014

2015

N

%

N

%

N

%

N

%

N

%

Mort fœtale in utero

126

16,5

140

17,3

186

20,0

251

21,1

273

21,1

Mort néonatale précoce ou tardive

155

20,3

200

24,7

192

20,7

229

19,3

231

17,8

Enfant vivant au dernier suivi

434

57,0

422

52,1

504

54,3

641

53,9

703

54,2

Issue de grossesse inconnue

47

6,2

48

5,9

46

5,0

68

5,7

89

6,9

Total

762

100,0

810

100,0

928

100,0

1189

100,0

1296

100,0

     

Figure CPDPN7. Evolution de la répartition des grossesses poursuivies avec une pathologie fœtale qui aurait pu faire délivrer une attestation de particulière gravité selon les issues de grossesse

Figure CPDPN7. Evolution de  la répartition des grossesses poursuivies avec une pathologie fœtale qui aurait  pu faire délivrer une attestation de particulière gravité selon les issues de  grossesse

     

Grossesses poursuivies avec une pathologie fœtale curable dans la perspective d'une prise en charge périnatale ou sans particulière gravité

Depuis 2013, les grossesses poursuivies avec une pathologie sans particulière gravité sont comptabilisées en plus des grossesses poursuivies avec une pathologie fœtale curable dans la perspective d’une prise en charge périnatale qui étaient seules colligées dans cette catégorie auparavant. Cette modification introduite dans le recueil des données d’activité était destinée à renseigner l’évolution de l’ensemble des grossesses ayant fait l’objet d’un avis rendu par un CPDPN. Cette dernière catégorie devrait ainsi comprendre toutes les grossesses non comptabilisées par ailleurs, poursuivies dans la perspective d’une prise en charge périnatale, ou avec des pathologies sans particulière gravité.

La prise en charge des grossesses incluses dans cette catégorie témoigne du rôle essentiel et de l’expertise des CPDPN dans l’accompagnement prénatal et périnatal de ces grossesses.
Pour quelques pathologies bien définies (coelosomies, fentes labiales ou labio-palatines, pieds bots, hernies diaphragmatiques, la plupart des cardiopathies et des uropathies, syndrome transfuseur-transfusé), des protocoles de prise en charge médico-chirurgicale, sont établis par la plupart des équipes. Pour d’autres (allo-immunisation, pathologie infectieuse, retard de croissance intra-utérin…), pour lesquelles il n’y a pas nécessairement d’indication chirurgicale, il s’agit surtout d’assurer une prise en charge médicale durant la période prénatale, mais aussi dès la naissance pour prévenir certaines complications en organisant le suivi pédiatrique.

La répartition des indications de prise en charge montre que dans 58% des cas l’indication était liée à des malformations et dans seulement 2,9% des cas à des anomalies chromosomiques ou géniques (Tableau CPDPN9). Cette répartition reste similaire à celle de 2014.

Tableau CPDPN9. Grossesses poursuivies avec une pathologie fœtale curable dans la perspective d'une prise en charge périnatale ou sans particulière gravité en 2015

Pathologies

Issue de grossesse

Total

MFIU (fausse couche ou mort fœtale in utero)

Mort néonatale précoce [J0-J7]

Mort néonatale tardive [J8-J28]

Enfant vivant au dernier suivi

Issue de grossesse inconnue

 

Chromosomique

35

2

0

153

38

228

Génique

19

8

2

217

54

300

Infectieuse

12

3

2

540

127

684

Malformation ou syndrome malformatif

195

73

42

9099

1167

10576

Autres indications fœtales

256

53

10

4655

1554

6528

Total

517

139

56

14664

2940

18316

     

Après avoir augmenté entre 2013 et 2014 (2011 et 2012 n’étant pas comparables aux années suivantes), l’activité de cette catégorie semble s’être stabilisée entre 2014 et 2015 (tableau CPDPN1 et tableau CPDPN10).
L’issue de ces grossesses était manquante dans 16,1% des cas (tableau CPDPN10). Parmi les cas renseignés l’enfant était vivant au dernier suivi dans 95,4% des cas.

Tableau CPDPN10. Issues de grossesses poursuivies dans la perspective d'une prise en charge pré ou périnatale ou sans particulière gravité de 2011 à 2015

 

2011

2012

2013*

2014*

2015*

N

%

N

%

N

%

N

%

N

%

Mort fœtale in utero

153

2,8

169

2,6

429

3,1

386

2,1

517

2,8

Mort néonatale précoce ou tardive

135

2,5

163

2,5

211

1,5

234

1,2

195

1,1

Enfant vivant au dernier suivi

4564

83,3

5851

88,9

11508

82,0

15402

82,1

14664

80,1

Issue de grossesse inconnue

626

11,4

396

6,0

1883

13,4

2733

14,6

2940

16,1

Total

5478

100,0

6579

100,0

14031

100,0

18755

100,0

18316

100,0

*Depuis 2013, les grossesses poursuivies avec une pathologie sans particulière gravité sont colligées, en plus des grossesses poursuivies avec une pathologie fœtale curable dans la perspective d’une prise en charge périnatale. Avant 2013, seules les grossesses poursuivies avec une pathologie fœtale curable dans la perspective d’une prise en périnatale étaient comptabilisées.

     

Autres grossesses

Cette catégorie a été ajoutée cette année au recueil des données d’activité car il avait été noté, les années précédentes, que les centres déclaraient un nombre total de femmes supérieur à la somme des femmes comptabilisées dans les 4 catégories analysées ci-avant.
Cette dernière catégorie devrait ainsi comprendre toutes les grossesses non comptabilisées par ailleurs, comme par exemple :

  • les grossesses des femmes pour lesquelles l’examen du dossier n’a pas conclu à une pathologie fœtale avérée ou a conclu à l’absence de pathologie (demande d’avis sur prise médicamenteuse, surveillance rassurante suite à une situation à la limite de la physiologie…),
  • les grossesses des femmes pour lesquelles l’examen du dossier n’a pas permis de conclure à une pathologie fœtale avérée (investigations complémentaires en cours au moment de l’interruption spontanée de grossesse….).

Près de la moitié de ces grossesses ont été examinées pour avis lié au dépistage de la trisomie 21 ou pour avis lié à un signe d’appel échographique, puis dans une moindre mesure, pour des avis liés à des antécédents familiaux ou lors d’une grossesse précédente, liés à un risque potentiel infectieux ou tératogène, ou, enfin, liés à une pathologie maternelle/obstétricale ou une grossesse multiple (Tableau CPDPN11).
L’issue de la grossesse était manquante dans 30% des cas, une fausse couche, une mort fœtale ou néonatale ont été renseignées pour 103 cas.

Tableau CPDPN11. Répartition des autres grossesses poursuivies selon l'issue de grossesse  en 2015


Motifs

Issue de grossesses (autres)

Total

MFIU (fausse couche ou mort fœtale in utero)

Mort néonatale précoce [J0-J7]

Mort néonatale tardive [J8-J28]

Enfant vivant au dernier suivi

Issue de grossesse inconnue

ATCD familial / grossesse précédente

6

0

0

260

78

344

Avis du dépistage de la trisomie 21

4

0

0

1053

171

1228

Avis risque infectieux

0

0

0

131

35

166

Avis risque tératogène

0

0

0

58

0

58

Pathologie maternelle / obstétricale

6

1

0

29

5

41

Pathologies liées aux grossesses multiples / demande réduction embryonnaire

17

7

0

84

22

130

Signe d'appel échographique

9

0

0

883

130

1022

Autres / sans précision

51

2

0

632

932

1617

Total

93

10

0

3130

1373

4606

     

Activités techniques en médecine fœtale dans les centres pluridisciplinaires de diagnostic prénatal  

Dans cette partie du rapport d’activité des CPDPN, les centres ont rapporté les activités techniques en médecine fœtale réalisées uniquement dans leur établissement. Ces statistiques ne résument donc pas l’ensemble de ces activités réalisées au niveau national. Cependant, les CPDPN, sont à l’origine d’une partie importante des prescriptions d’actes techniques de médecine fœtale et les tendances observées peuvent donner une indication des évolutions générales. D’autre part, ces actes techniques reflètent le niveau d’expertise des établissements auxquels les centres sont rattachés.

La prise en compte des échographies diagnostiques réalisées par les membres du CPDPN intervient pour la première fois en 2013. Cette activité représentait 94 386 actes en 2015 en augmentation depuis 2014 (+15,5%) (Tableau CPDPN12).

Tableau CPDPN12. Nombre d'échographies fœtales de diagnostic réalisées par les membres des CPDPN de 2014 à 2015

 

        2014

2015

Nombre total d'échographies diagnostiques

     81738*

94386

.  Echographies de diagnostic pour confirmer ou infirmer une malformation

     40872

46898

.  Echographies de diagnostic pour suivre l'évolution d'une malformation

     40317

47488

*549 échographies diagnostiques n’ont pu être réparties dans les deux sous types d’échographies diagnostiques proposées (échographies réalisées pour confirmer/infirmer ou suivre l’évolution d’une malformation) : seul le nombre total d’échographies de diagnostic a été déclaré

     

Parmi les autres actes d’imagerie, l’échographie cardiaque fœtale recueillie dans le rapport annuel seulement depuis 2013 constitue avec 7 831 actes déclarés en 2015 l’activité d’imagerie la plus importante (53%). Son volume a tendance à augmenter au fil des années. Le nombre de scanners et d’IRM reste relativement stable depuis 2012 autour de 4 100 actes (28%). En revanche, les actes de radiographie sont très peu pratiqués et ont tendance à diminuer au fil des années (Tableau CPDPN13).

Tableau CPDPN13. Evolution des autres imageries effectuées en médecine fœtale sur le site des CPDPN

 

2011

2012

2013

2014

2015

IRM

3418

3718

3618

3723

3735

Scanner

426

345

399

362

386

Radio

211

214

24

85

15

Echographie cardiaque fœtale

.

.

6957

7588

7831

Imagerie post-mortem

.

.

1862

2054

2774

Autre

1580

1870

.

.

.

Total

5635

6147

12860

13812

14741

Depuis 2013, le nombre d’échographies cardiaques fœtales et le nombre d’imageries post-mortem sont recueillis. Avant 2013, ces actes d’imagerie étaient déclarés par quelques CPDPN sous la catégorie ‘Autre’

     

Concernant les autres activités techniques (Tableau CPDPN14), on peut noter que le nombre d’amniocentèses a globalement diminué de 11,3% entre 2011 et 2015. Cette évolution est concomitante à la mise en œuvre et à la généralisation du dispositif de dépistage de la trisomie 21 au 1er trimestre de la grossesse.
Les nombres de choriocentèses et de cordocentèses restent relativement stables depuis 2011.
Les traitements par laser tendent à augmenter régulièrement, avec 311 actes en 2015 (+11%). Il s’agit d’un traitement réalisé en cas de syndromes transfuseurs-transfusés.
Les quatre mille quatre cent trente-huit IMG recensées dans ce rapport correspondent aux IMG réalisées dans les établissements de santé hébergeant un CPDPN en 2015, mais ne prennent pas en compte les IMG réalisées dans les autres structures hospitalières. Le nombre total d’IMG réalisées en France n’est donc pas disponible dans le cadre de ce rapport annuel d’activité.
Les gestes d’arrêt de vie in utero sont réalisés dans les cas d’IMG de plus de 22 semaines d’aménorrhée, cependant quelques cas d’interruptions sélectives de grossesse pour anomalie fœtale peuvent donner lieu à un geste d’arrêt de vie avant 22 semaines d’aménorrhée. Les gestes d’arrêt de vie représentent près de 40% des IMG, réalisées dans les établissements comportant un CPDPN, ce qui correspond au pourcentage des IMG de plus de 22 SA observé au niveau national (37%).

Tableau CPDPN14. Evolution des activités techniques** effectuées en médecine fœtale de 2011 à 2015 sur le site des CPDPN

 

2011

2012

2013

2014

2015

Prélèvement à visée diagnostique ou pronostique

.

.

.

.

.

Amniocentèses

12974

12578

11618

11183

11506

Choriocentèses

6384

6593

6656

6643

6550

Cordocentèses

560

544

553

489

462

Autres

310

149

229

209

158

Gestes à visée thérapeutique

.

.

.

.

.

Exsanguino-transfusions et transfusions in utero

245

242

253

201

237

.  pour allo-immunisation fœto-maternelle

186

159

195

150

191

.  pour autre motif

59

83

58

51

46

Drainages amniotiques

640

608

612

576

603

Autres drainages (pleuraux, urinaires, péritonéaux, autres)

163

142

148

159

148

Laser

235

252

266

280

311

Amnio-infusions ou injections intra-amniotiques

153

239

162

176

188

Chirurgie fœtale par fœtoscopie*

.

.

25

49

30

Chirurgie fœtale ouverte*

.

.

0

1

4

Exit procédure*

.

.

8

9

11

Autres

51

70

20

64

.

Gestes d'arrêt de vie in utero

.

.

.

.

.

Nombre d'IMG

.

.

4601

4548

4438

Nombre de gestes d'arrêt de vie avant IMG

1920

1992

1853

1779

1842

Interruptions sélectives de grossesse pour anomalie fœtale

154

162

181

189

172

* Données recueillies depuis 2013
**Il ne s’agit que des activités techniques réalisées par les CPDPN dans l’établissement ou les différents sites qui figurent nominativement dans l’autorisation des CPDPN