Don de moelle osseuse : et si les jeunes passaient de l’intention à l’action ?

Publié le 11 avril 2025

Sensible aux valeurs d’entraide et de solidarité, les jeunes adultes peinent malgré tout à s’engager. Selon une étude* de l’Agence de la biomédecine, les jeunes de 18 à 35 ans se montrent largement favorables au don de moelle osseuse : 84 % le considèrent comme un acte de solidarité, et 38 % ont conscience qu’il peut sauver des vies. Pourtant, 41 % d’entre eux estiment que d’autres s’engageront à leur place. Une perception qui freine l’inscription de nouveaux donneurs pour augmenter les chances des patients en attente d’une greffe.

Pour vaincre certaines maladies graves du sang comme la leucémie, les jeunes adultes entre 18 et 35 ans en bonne santé représentent une cible prioritaire, porteuse d’espoir de guérison pour des milliers malades à la recherche d’un donneur de moelle osseuse chaque année.

Pourquoi les donneurs jeunes sont-ils recherchés en priorité ?

Ce besoin de recruter en priorité des jeunes répond à une exigence médicale. Les greffons de moelle osseuse prélevés sur des donneurs jeunes sont en effet plus riches en cellules souches, ce qui permet une prise de greffe plus rapide pour les malades. Différentes publications médicales ont montré ces dernières années que les résultats des greffes sont significativement meilleurs lorsque le donneur a moins de 35 ans.

Pour ces raisons, et même si, une fois inscrit, un donneur peut rester sur le registre des donneurs volontaires jusqu’à ses 60 ans, plus de 70% des donneurs prélevés chaque année ont moins de 35 ans, que ce soit en France ou à l’étranger. Par ailleurs, si le registre national ne compte que 34% d’hommes, plus de 70 % des donneurs de moelle prélevés sont des hommes.

Passer de la prise de conscience à l’action

Face à cette ambivalence entre prise de conscience de l’importance du don et engagement à devenir donneur, le Dr Catherine Faucher, hématologue et Directrice Prélèvement et greffes de cellules souches hématopoïétiques (cellules de la moelle osseuse) à l’Agence de la biomédecine, adresse le message suivant :

« Je dirais aux adultes de 18 à 35 ans : n’attendez que d’autres deviennent donneurs à votre place car il faut savoir qu’un donneur de moelle osseuse ne peut pas en remplacer un autre !

Votre profil est UNIQUE et chaque nouveau jeune donneur peut faire la différence et être LA personne qui permettra à un patient de guérir. En effet, pour recevoir un don de moelle osseuse et espérer guérir, un malade doit d’abord trouver un donneur compatible. Mais cette compatibilité est très rare. Chacun de nous possède sa propre « carte d’identité biologique ».

Alors pour augmenter la probabilité de trouver un donneur compatible pour chaque malade, nous recherchons chaque année 20 000 nouveaux volontaires pour s’inscrire sur le registre des donneurs de moelle osseuse. Non seulement ce don peut aider à sauver la vie d’un malade, mais il est sans aucun danger et la moelle osseuse prélevée se reconstitue en quelques jours dans l’organisme du donneur. »

Des idées reçues à combattre

46% des 18-35 ans déclarent que le don de moelle osseuse et la santé de manière générale sont des sujets auxquels ils s’intéressent peu et/ou qui les mettent mal à l’aise.

Ce sentiment de gêne et le manque d’informations contribuent à faire perdurer de fausses idées sur le don.

  • NON, la moelle osseuse n’est pas prélevée dans la colonne vertébrale !
    29% des jeunes interrogés pensent que la moelle osseuse est prélevée dans le dos ou la colonne vertébrale.* La moelle épinière appartient au système nerveux et se trouve dans la colonne vertébrale. On n’y touche pas ! La moelle osseuse est présente dans tous nos os, en particulier au niveau du bassin.

  • NON, le prélèvement pour faire un don de moelle osseuse ne nécessite pas toujours une hospitalisation
    Cette idée reçue persiste auprès des 2/3 des jeunes interrogés1.
    Dans 80% des cas, on prélève des cellules de moelle osseuse directement dans le sang. Pour les cas restants, le prélèvement se fait au niveau du bassin, sous une courte anesthésie.
    Ce n’est ni risqué pour la santé, ni douloureux !


Tout comprendre sur le don de moelle osseuse – www.dondemoelleosseuse.fr

C’est quoi la moelle osseuse ?

La moelle osseuse est une substance présente dans tous nos os, responsable de la formation de nos cellules sanguines : globules rouges, globules blancs et plaquettes. La moelle osseuse est donc indispensable à la vie et son dysfonctionnement est à l’origine de maladies graves du sang, comme les leucémies.

Qui a besoin d’une greffe de moelle osseuse ?

Les personnes qui souffrent d’un dysfonctionnement de leur moelle osseuse, ce qui entraine des : c’est le cas dans les maladies graves du sang comme les leucémies. La greffe de moelle osseuse est parfois l’ultime espoir de guérison pour ces patients. Le don est totalement anonyme, on ne peut pas décider à qui l’on donne ses cellules.

Comment donne-t-on sa moelle osseuse ?

Le don de moelle osseuse n’est pas immédiat. Il faut d’abord s’inscrire sur un registre de donneurs puis attendre d’être appelés plusieurs mois ou années plus tard. Certains donneurs ne seront jamais appelés car jamais identifiés comme compatibles avec un patient.

Dans 80 % des cas, le don se fait par prélèvement sanguin : équivalent à un don de plaquettes, il dure entre 3 et 4 heures et le donneur peut parfaitement s’occuper en regardant une série, écouter de la musique, lire un livre. L’autre moyen de prélèvement se fait directement dans les os du bassin, sous anesthésie. Aucun risque de paralysie dans les 2 cas.

Quelles conditions pour devenir donneur ?

  • Être en parfaite santé

  • Être âgé de 18 à 35 ans

  • Aller sur www.dondemoelleosseuse.fr pour répondre à un questionnaire médical simple et rapide et effectuer un prélèvement biologique (échantillon salivaire ou prise de sang lors de l’inscription définitive) qui déterminera la « carte d’identité biologique » du futur donneur.

L’inscription ne prend que quelques minutes et ensuite on attend d’être appelé pour sauver une vie !


1. Étude réalisée en ligne par l’institut Viavoice pour l’Agence de la Biomédecine, du 22 au 27 mars 2024 auprès :
D’un échantillon de 600 personnes issues de la France métropolitaine, représentatif de la population âgée de 18 à 35 ans résidant en France métropolitaine

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