Mettre à jour Internet Explorer

100 000 nouveaux donneurs de moelle osseuse dans le fichier français pour répondre aux besoins des patients

Mis à jour le 18.11.2004

Pour améliorer l’activité de greffe de moelle osseuse en France et répondre aux besoins des patients, l’État s’engage, dès 2005, à recruter 100 000 nouveaux donneurs en 10 ans pour le fichier français des volontaires au don de moelle osseuse.
<liens-fichier|titre=|doc=997>


Pour guérir certaines maladies graves et notamment des maladies hématologiques malignes, comme les leucémies par exemple, le médecin dispose de diverses modalités de traitement, dont l’allogreffe de moelle osseuse. Celle-ci ne constitue pas un recours systématique mais représente, dans certains cas, une possibilité thérapeutique essentielle.

Lorsqu’un tel traitement est envisagé, le médecin va d’abord chercher un donneur dans la fratrie. On parle alors de greffe intra-familiale ou d’allogreffe apparentée de moelle osseuse. Elles représentent 68.3 % des allogreffes de moelle osseuse en 2003. Mais parfois, ce donneur familial n’existe pas, soit parce que le malade n’a pas de frère et sœur, soit parce que ces derniers ne sont pas compatibles (1) avec lui. Les médecins font alors appel au fichier mondial des volontaires au don de moelle osseuse.
Il compte près de 9 millions de donneurs, dont 130 000 sont issus de l’actuel fichier français. Mais il reste parfois difficile, voire impossible, de trouver un donneur compatible car le système HLA est très complexe et très polymorphe. En 2003, en France, 31,7 % des allogreffes (2) de moelle osseuse ont été réalisées en faisant appel aux fichiers répertoriant les volontaires au don de moelle osseuse.

Pour répondre aux besoins des patients, l’État engage aujourd’hui un plan d’action sur dix années, visant à rendre accessible l’allogreffe1 de moelle osseuse à davantage de malades. Le recrutement de 100 000 nouveaux donneurs est programmé pour une durée de dix ans, à raison d’un recrutement de 10 000 donneurs par an.
Afin de faciliter l’accueil des donneurs de moelle osseuse dans les centres donneurs de l’Établissement Français du Sang et des établissements de soins, un projet pilote sera lancé sur deux villes, Marseille et Montpellier. Il s’adressera aux médecins libéraux pour les faire participer au recrutement des donneurs, en particulier en leur confiant la réalisation de la consultation médicale et de l’entretien préalable au don.

Ce plan d’action tient compte à la fois des recommandations d’un groupe d’experts et du souhait des associations de voir s’étendre le fichier français. Ces dispositions permettent également de participer à l’effort mondial de recrutement de nouveaux donneurs et d’être en mesure de proposer aux patients étrangers les ressources du fichier français, comme nous faisons appel, pour les patients français, aux ressources du fichier mondial. Ce recrutement devrait conduire à augmenter le taux d’allogreffes non-apparentées réalisées à partir du fichier français de 25 % à 50 %. En 2003, en effet, 75 % des allogreffes de moelle osseuse non-apparentées ont été réalisées à partir de donneurs issus du fichier mondial.

Actuellement, le type de recrutement retenu pour le fichier français vise à l’augmenter en quantité et en qualité car un certain déséquilibre y a été constaté : la proportion de femmes inscrites y est de 60 % et 60 % des hommes de ce fichier ont plus de 40 ans. La France a la chance de disposer d’une population qui a bénéficié au fil des siècles des apports des populations migrantes. Les antigènes HLA2 y sont donc très divers et constituent une véritable richesse. Cette diversité est insuffisamment représentée au sein du fichier. Aussi, le recrutement cherche à intégrer plus volontiers au fichier français des hommes de moins de 40 ans d’origines géographiques diverses.

De nouvelles techniques pourraient contribuer à définir différents niveaux de typage et nous permettre de gagner en temps et en coûts, donc en efficacité lors du recrutement des donneurs. Seuls les phénotypes à priori les plus intéressants seraient complètement explorés et subiraient l’ensemble des examens nécessaires. Une expertise de ces nouvelles techniques est en cours en collaboration avec l’Établissement français des Greffes et l’Établissement français du Sang, afin d’étudier les changements qu’elles impliquent.

Malheureusement, il y aura toujours des malades qui n’auront jamais de donneur compatible en raison de l’extrême complexité du système d’identité tissulaire, et ceci même si l’ensemble de la population mondiale était typée. Pour ceux-ci, la greffe de sang placentaire constitue une alternative thérapeutique (il y a aujourd’hui 5 000 unités de sang placentaires en France et 170 000 dans le monde).

Au décours de l’accouchement, il en effet possible de prélever le sang contenu dans le cordon ombilical, riche en cellules souches et utilisables pour la greffe sans aucun dommage pour le nouveau né. Ces cellules ont, par rapport, à celles de la moelle, l’avantage d’une meilleure tolérance : une stricte compatibilité donneur/receveur n’est donc pas nécessaire.

Seules les villes de Bordeaux et Besançon assurent actuellement la collecte du sang placentaire.
Dès 2005, deux maternités supplémentaires assureront cette collecte ; à Toulouse et à Créteil, permettant ainsi de disposer d’un plus grand nombre de lieux, mieux répartis sur le territoire national, améliorant ainsi la diversité des phénotypes représentés. En fonction des résultats de cette première extension, et des besoins enregistrés, d’autres lieux seront envisagés.

Contacter le service de presse :
Bénédicte Vincent

- Par téléphone : 01 55 93 69 34

- Par email : presse@biomedecine.fr


(1) Un donneur compatible avec un patient pour qui une greffe de moelle osseuse est envisagée est une personne dont les antigènes HLA (ou dont le système HLA – Human Leucocyte Antigen) sont identiques ou sont aussi proches que possible de ceux du patient

(2) Une allogreffe (ou greffe allogénique) est une greffe faisant appel à un donneur, que le donneur soit non-apparenté ou qu’il soit familial. Il faut la différencier de l’autogreffe, où la propre moelle osseuse du malade est utilisée.

Partager

Retour en haut de page