Greffe de moelle osseuse : Des progrès significatifs obtenus depuis 10 ans par l’Agence de la biomédecine et les professionnels de santé pour le bénéfice des malades
L’Agence de la biomédecine souhaite faire un point sur l’amélioration de l’accessibilité à la greffe de CSH pour les malades, à l’issue du congrès des greffeurs de la SFGM-TC (Société française de greffe de moelle et de thérapie cellulaire). Ce congrès réunit les professionnels impliqués dans le développement de l’utilisation thérapeutique des cellules souches hématopoïétiques (CSH) (les cellules souches hématopoïétiques sont présentes dans la moelle osseuse, le sang périphérique et le sang de cordon).
L’Agence dresse un bilan encourageant de l’activité de greffe de CSH sur ces dix dernières années. Deux raisons : les mesures prises dans le cadre du Plan Greffe en 2000 ont contribué à augmenter le nombre de greffes de 110% ; et la disponibilité de greffons s’est améliorée, avec davantage de donneurs non-familiaux inscrits sur le Registre français et un plan ambitieux, en cours de mise en œuvre, destiné à augmenter le nombre d’unités de sang placentaire.
Responsable de la stratégie de développement des greffes de CSH en France, l’Agence poursuit chaque année cette mission en étroite collaboration avec les professionnels. A l’instar de la réflexion en cours sur les greffes d’organes, elle conduit aussi une réflexion collective à la demande de la ministre de la santé pour redonner un « nouvel élan » à la greffe de CSH et ainsi soigner toujours plus de malades atteints de maladie grave du sang.
Doublement de l’accès à la greffe en 10 ans
L’Agence est chargée d’évaluer en France l’activité de greffe de CSH. Depuis 2000, les greffes de CSH ont doublé, pour atteindre 1 538 allogreffes en 2009, soit une hausse de 110%. Cette amélioration importante de l’accès à la greffe des patients français s’explique notamment par les mesures initiées en 2000, en particulier le recrutement de nouveaux donneurs volontaires, et par les progrès réalisés en matière de traitements.
Les malades de plus de 50 ans, qui avaient difficilement accès à la greffe il y a 10 ans en raison de la toxicité du traitement pré-greffe immédiat (appelé le « conditionnement ») sont les principaux bénéficiaires de cette évolution. Ils peuvent désormais être greffés avec une préparation moins toxique, le « conditionnement d’intensité réduite ». Ces progrès de l’offre de soins sont d’autant plus encourageants que le pic de survenue des maladies graves du sang se situe après 50 ans, plutôt entre 60 et 65 ans.
Davantage de greffons à disposition des malades grâce aux donneurs non-familiaux
Pour réaliser une greffe de CSH, les médecins font appel aujourd’hui en majorité à des donneurs hors de la famille (60 % des greffes soit 901 greffes à partir de donneurs non-familiaux et 637 avec donneurs familiaux en 2009). La situation s’est inversée par rapport à 2000 puisque les donneurs non-familiaux étaient alors minoritaires. Preuve de l’importance pour les médecins et leurs malades d’un registre de donneurs volontaires.
L’Agence de la biomédecine collabore avec les professionnels de la greffe pour améliorer la diversité des greffons non-familiaux : développer parallèlement au don de moelle osseuse et de sang périphérique, les ressources en sang placentaire.
Développement des unités de sang de cordon : stratégie et moyens
Le réseau de collecte de sang de cordon compte à ce jour 8 banques (qui conservent les unités de sang placentaire) et 28 maternités (qui collectent le sang de cordon lors des accouchements). Courant 2011, les banques seront au nombre de 11, réparties régulièrement sur le territoire. Plus de 60 maternités leur seront rattachées (elles assurent environ 20% des naissances en France). Actuellement, plus de 10 000 unités de sang placentaire sont disponibles dans les banques pour les greffeurs et leurs patients.
L’Agence de la biomédecine est responsable au plan national du pilotage du Réseau français de sang placentaire et de sa stratégie de développement. Pour atteindre l’objectif de 30 000 unités en 2013, fixé en concertation avec les professionnels, le Plan Cancer et l’Agence prévoient une subvention de 25 millions d’euros (entre 2010 et 2013). Elle servira à financer l’ouverture de nouvelles banques et la conservation de nouvelles unités sang placentaire, disponibles pour les patients français mais aussi pour les équipes internationales recherchant un greffon pour leurs patients, dans le cadre de la solidarité internationale qui régit le don et la greffe de CSH.
Don de moelle osseuse : un travail pour améliorer l’accès aux greffons non-familiaux
En 2009, 18 041 nouveaux donneurs se sont inscrits sur le registre national tenu par l’Agence. Ils permettent son enrichissement en nouveaux profils de donneurs et remplacent les donneurs sortis du registre chaque année, atteints par la limite d’âge. Pour maintenir la régularité de ce recrutement, l’Agence en collaboration avec les centres d’accueil de donneurs (Établissement français du sang, centres hospitaliers universitaires), les professionnels de la greffe et les associations organise des campagnes nationales d’information.
Améliorer l’accès aux greffons c’est aussi doter les médecins de moyens d’améliorer leur pratique
Les 2 rapports annuels sur l’activité de greffe et de prélèvement réalisés par l’Agence de la biomédecine et notamment son Registre France Greffe de moelle, permettent un recul nécessaire sur l’activité. Le financement de nouveaux typages HLA des greffons facilite et accélère le choix des greffons par les médecins.
Enfin, le renouvellement de l’accréditation par l’Association mondiale des Registres de donneurs de moelle osseuse (WMDA) en 2009 montre l’exigence de qualité à laquelle le registre des donneurs de l’Agence s’astreint quotidiennement dans l’objectif majeur de permettre à plus de malades d’être greffés.
Intégration du registre EUROCORD par l’Agence pour continuer d’améliorer la prise en charge des malades par greffe de sang placentaire
L’Agence de la biomédecine a intégré en 2010 le registre des greffes de sang placentaire EUROCORD (précédemment à l’hôpital Saint-Louis). Ce registre collecte les données médicales principales post-greffe de sang placentaire, et permet de réaliser des études à l’échelle internationale sur les greffes avec unités de sang placentaires. Il est utile pour développer les bonnes pratiques des greffeurs, pour le bénéfice des futurs patients.
En intégrant le registre EUROCORD, l’Agence de la biomédecine a prévu de mutualiser ses ressources et son expertise informatiques acquise notamment sur les analyses de greffe d’organes. Cette optimisation devrait être mise en œuvre dès le printemps 2011. Le registre EUROCORD complète les ressources internes sur lesquelles l’Agence pouvait déjà s’appuyer pour mener ses missions relatives à l’activité greffe de CSH.
- Pour en savoir en plus sur le don et la greffe de moelle osseuse
- Pour en savoir en plus sur le don et la greffe de sang placentaire ou sang de cordon
Contact Presse
Agence de la biomédecine
Isabelle Bourdeau – Bénédicte Vincent
Tél : 01 55 93 64 98
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