La seconde allogreffe partielle de la face en France
La seconde allogreffe partielle de la face du triangle nez-bouche a été réalisée par l’équipe du Professeur Lantiéri, chef de service de chirurgie plastique de l’hôpital Henri Mondor (Assistance-Publique Hôpitaux de Paris), le dimanche 21 janvier 2007, sur un homme de 29 ans atteint de la maladie de Recklinghausen, gravement défigurante et invalidante. Son handicap esthétique et fonctionnel ne pouvait être réduit que grâce à une allogreffe partielle de la face. L’Agence de la biomédecine tient à rappeler les différentes étapes et expertises mises en place préalablement pour mener à bien ce projet s’inscrivant dans le cadre d’un protocole de recherche biomédicale.
L’allogreffe partielle de la face rendue possible après l’expertise de plusieurs instances
L’allogreffe partielle de la face rendue possible après l’expertise de plusieurs instances
Le Professeur Lantiéri a décidé de proposer l’allogreffe partielle de la face à son patient de 29 ans atteint de la maladie de Recklinghausen. Cette maladie provoque, en plus d’un lourd préjudice esthétique, un handicap majeur sur la partie inférieure de la face. Malgré de très nombreuses interventions chirurgicales, le patient a présenté une aggravation progressive de la déformation de la partie médiane de la face. Compte-tenu du type de lésions faciales, aucune chirurgie réparatrice classique par auto-greffe de tissu n’était à même de transformer son état et seule une allogreffre partielle de la face du triangle nez-bouche pouvait permettre de réduire son handicap et d’effectuer une reconstruction fonctionnelle. L’avis de plusieurs chirurgiens plasticiens référents ne faisant pas partie de l’équipe de greffe a été demandé pour confirmer l’indication de greffe.
Le Professeur Lantiéri a suivi les procédures actuellement en vigueur concernant les greffes de tissus composites. Cette intervention a été réalisée dans le cadre d’un protocole de recherche biomédicale qui a reçu l’autorisation de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé en juillet 2006, après un avis favorable du comité de protection des personnes du CHU Henri Mondor. Conformément aux recommandations initiales du Comité consultatif national d’éthique émises en février 2004, la greffe concerne le triangle bouche-nez.
Le rôle de l’Agence de la biomédecine
Sur cette base, le Professeur Lantiéri a inscrit le patient sur la liste nationale des patients en attente de greffe tenue par l’Agence de la biomédecine. L’Agence, responsable de l’encadrement et de la coordination des activités de prélèvement et de greffe, a mis en œuvre les recommandations qui ont reçu un avis favorable de son conseil d’orientation concernant de telles greffes :
l’entretien avec les familles de donneurs éventuels, au cours duquel est posée la question du prélèvement d’organes et de certains tissus de la face, est réalisé par des coordinations hospitalières de prélèvement expérimentées et volontaires ;
lorsqu’un donneur est identifié, la coordination hospitalière de prélèvement informe les proches du défunt de la nature exacte du prélèvement (tissus de la face) ;
la parfaite restauration du corps du donneur et de son visage, applicable à tout prélèvement d’organes, pour préserver l’aspect physique du défunt et respecter sa dignité est obligatoire ;
le prélèvement de tissus composites de la face doit s’intégrer dans le cadre d’un prélèvement multi-organes. En effet, malgré la progression du nombre de greffe d’organes en France, la situation de pénurie persiste toujours et de nombreux patients sont en attente de greffe. Il est donc essentiel de ne pas empêcher ces patients d’accéder à une éventuelle greffe d’organes ;
aucune information ne peut être fournie conduisant à la rupture de l’anonymat du receveur qui ne peut connaître l’identité du donneur, ni la famille du donneur celle du receveur. L’application stricte de ce principe est indispensable au respect du donneur et de sa famille ;
la communication autour de telles greffes doit être de nature informative, factuelle et respectueuse de la personne qui a reçu la greffe, du donneur décédé et de sa famille.
Contacter le service de presse :
Fabienne Tong
Par téléphone : 01 55 93 64 96
- Par email : presse@biomedecine.fr
L’Agence de la biomédecine, qui a repris les missions de l’Établissement français des Greffes, est un établissement public administratif de l’État, créé par la loi de bioéthique du 6 août 2004. Placée sous la tutelle du ministre chargé de la Santé et des Solidarités, elle exerce ses missions dans les domaines de la greffe, de la procréation, de l’embryologie et de la génétique humaines. www.agence-biomedecine.fr
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