Le point sur le recrutement de volontaires au don de moelle osseuse
L’Établissement français des Greffes, en réponse à un certain nombre d’informations erronées diffusées récemment concernant le recrutement de volontaires au don de moelle osseuse en vue de greffe, souhaite faire le point à ce sujet :
Le recrutement de volontaires au don de moelle osseuse ne se fait pas sur le groupe sanguin du donneur mais sur l’analyse poussée de son groupe tissulaire (groupe HLA). En effet, une compatibilité HLA aussi parfaite que possible est, dans l’état actuel des choses, souhaitable entre le donneur et le receveur.
Lorsqu’un malade a besoin d’une greffe, une recherche d’un donneur potentiel est réalisée dans la fratrie. Si ce dernier n’existe pas, le médecin va alors interroger les fichiers des volontaires au don de moelle osseuse. Il faut souligner que l’interrogation porte d’emblée sur la totalité des fichiers internationaux qui recensent aujourd’hui plus de 8 millions de donneurs.
L’examen de l’actuel fichier français permet d’observer un certain déséquilibre : ce fichier contient plus de femmes que d’hommes et la majorité des hommes inscrits ont plus de quarante ans. Par ailleurs, les populations à typage HLA rare, issues d’origines géographiques diverses sont sous-représentées, ainsi que certaines régions françaises, comme la région parisienne. L’actuel recrutement de volontaires au don de moelle osseuse cherche à pallier ce déséquilibre du fichier français : un recrutement d ‘hommes de moins de quarante ans d’origine géographique ciblée.
Le polymorphisme et la complexité du système HLA sont tels qu’un nombre important de patients ne pourront disposer d’un donneur même si les fichiers s’étendaient à l’ensemble de la population mondiale.
Lorsqu’aucun donneur parfaitement compatible n’est trouvé ni dans la famille ni dans les fichiers de donneurs volontaires, une greffe de sang placentaire peut être envisagée dans des situations précises. Le sang provenant du placenta contient, en effet, des cellules souches hématopoïétiques que l’on peut prélever après la naissance de l’enfant sans danger ni pour lui-même ni pour sa mère. Il est alors congelé et conservé dans des banques. Aujourd’hui, environ 130 000 poches de sang placentaires sont à la disposition des malades. En cas de greffe de sang placentaire, la nécessité d’une compatibilité HLA parfaite n’est pas forcément requise. En outre, des tentatives de greffe de cellules souches hématopoïétiques utilisant des donneurs familiaux seulement à moitié compatibles sont actuellement effectuées avec des résultats qui paraissent tout à fait prometteurs.
Dans tous les cas, la greffe représente une thérapeutique à hauts risques, dont il faut évaluer les chances de succès avant de l’entreprendre. Elle ne constitue pas la solution immédiate à tous les cas de leucémie. Les médecins peuvent envisager la greffe à un certain moment jugé opportun, mais ils disposent aussi le plus souvent d’autres solutions thérapeutiques pour soigner cette maladie.
Trouver un donneur et un receveur, n’appartenant pas à la même fratrie, dont les caractéristiques génétiques et tissulaires sont suffisamment proches pour autoriser la greffe relève d’un hasard exceptionnel. Quand cette correspondance est trouvée, il existe alors un réel espoir pour le malade. S’inscrire sur le fichier national des volontaires au don de moelle osseuse doit donc représenter un engagement fort et durable pris par le donneur.
Les médecins peuvent très vite faire appel à lui, un mois après son inscription, mais aussi beaucoup plus tard, après plusieurs années. Car le don, anonyme et gratuit, ne s’adresse pas à une personne en particulier mais à l’ensemble des malades qui pourraient en avoir besoin. Et lorsque les médecins appellent un donneur, c’est qu’un patient compte effectivement sur son don. Accepter l’inscription, c’est accepter de se libérer à tout moment comme accepter, peut-être, de ne jamais être appelé.
Contacter le service de presse :
Bénédicte Vincent
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