Nouvelle étape dans la démarche qualité
Une démarche menée conjointement par l’Agence de la biomédecine et les équipes de greffe d’organes
Dans sa démarche permanente d’aide à l’amélioration de la qualité des soins proposés aux patients, l’Agence de la biomédecine vient de franchir une nouvelle étape en concertation avec la communauté des médecins greffeurs. Elle met à leur disposition un nouvel indicateur qualité leur permettant de comparer leur activité de greffe à l’activité nationale et leur propose, sur cette base, d’engager une démarche d’autoévaluation dans le but d’améliorer leur pratique. Cet indicateur qualité, déjà disponible dans d’autres pays comme le Royaume-Uni et les États-Unis, est conforme aux standards internationaux. Ce travail sera actualisé chaque année par l’Agence de la biomédecine dans l’objectif de poursuivre une démarche d’amélioration continue de la qualité des soins.
Une démarche qualité développée en concertation avec les professionnels de santé
L’Agence de la biomédecine développe de longue date, en étroite collaboration avec les professionnels de santé, une dynamique d’amélioration de la qualité des soins apportés aux patients. Le bilan annuel d’activité de prélèvement et de greffe, les résultats d’activité régionaux, les fiches d’activités par équipe sont autant d’outils réalisés par l’Agence pour permettre aux professionnels de situer leur activité. Cette dynamique profite aussi de la réflexion menée par l’Agence avec ses partenaires européens, notamment dans le cadre du projet Alliance-O rassemblant 7 pays et piloté par la France1. A la lumière des succès récents obtenus aux Royaume Uni et aux États-Unis, l’Agence de la biomédecine vient de mettre à la disposition des équipes un nouvel indicateur qualité réalisé en concertation étroite avec les équipes de greffe.
Véritable baromètre issu d’une méthodologie statistique rigoureuse, cet indicateur permet aux équipes de greffe rénale, hépatique, cardiaque et pulmonaire de comparer leur activité à l’activité nationale et de mettre en évidence d’éventuels écarts à la moyenne. Cet indicateur porte sur la fréquence des échecs de greffe à un an calculé en tenant compte des caractéristiques des donneurs, des receveurs et des conditions de la greffe.
En 1998, l’Établissement français des Greffes avait déjà réalisé un travail analogue. L’étude actuelle a pris en compte de nouvelles informations médicales non renseignées dans l’ancien système d’information. Dès 2004 en effet, l’Agence a pu travailler sur cette seconde analyse grâce au soutien des équipes qui ont mis à jour la base de données nationale, validée par un audit de la qualité des données réalisé en 2006.
Grande homogénéité des résultats d’activité de greffe par rapport à l’activité nationale
L’étude menée par l’Agence a porté sur la cohorte de patients 1998-2002. Elle montre que les équipes de greffe d’organes obtiennent sur cette période des résultats similaires à la moyenne nationale.
Cette étude comprend néanmoins plusieurs limites. Elle porte sur une cohorte de patients ancienne et présente les résultats post-greffe uniquement à un an. Par ailleurs, lorsque des différences sont observées, elles peuvent s’expliquer par une sévérité particulière des malades qui n’aurait pas été prise en compte dans l’analyse ou bien par une élévation de la fréquence des complications post-greffes. Pour toutes ces raisons, l’Agence de la biomédecine a invité chaque équipe à commenter ses résultats.
Les équipes médicales ont souhaité que cet indicateur soit mis à jour régulièrement, porte sur des cohortes de patients plus récentes et que l’étude présente des résultats de greffe à plus long terme. L’Agence de la biomédecine a donc prévu de reproduire chaque année cette étude en créant de nouveaux indicateurs avec, pour objectif essentiel, d’enclencher une démarche d’amélioration continue des soins.
Démarche qualité en deux temps : de l’indicateur actualisé à la démarche d’autoévaluation annuelle
En complément de la mise à disposition de l’indicateur qualité, l’Agence de la biomédecine propose à toutes les équipes de greffe d’organes d’engager une démarche d’autoévaluation annuelle de leurs pratiques, qui sera lancée en 2007. Cette démarche s’appuie sur l’expérience acquise à la suite de l’audit des équipes de greffe pulmonaire et cardio-pulmonaire, engagé en 2004.
Il s’agit, dans un premier temps, de proposer aux équipes de définir un cadre de référence dans le processus de prise en charge des malades en amont et en aval de la greffe. Dans un second temps, les pratiques des différents sites de greffe pourront être confrontées et les procédures proposées par chaque équipe pour prévenir les dysfonctionnements potentiels recensées. Le but est de donner aux équipes un moyen supplémentaire d’analyser et d’ajuster leurs pratiques dans une recherche constante d’amélioration de la qualité.
La démarche globale initiée par l’Agence de la biomédecine s’inscrit pleinement dans ses missions d’évaluation, de promotion de la qualité et de transparence. En acceptant cette démarche associant une évaluation transparente à une procédure d’auto-évaluation, la communauté de la greffe d’organes en France rejoint l’approche adoptée dans quelques pays à la pointe de la qualité des soins.
(1) Alliance-O est structuré en plusieurs axes de travail avec notamment l’amélioration de la sécurité et de la qualité des greffes et la validation des méthodes d’évaluation de la greffe.
L’Agence de la biomédecine, a été créée dans le cadre de la révision des lois de bioéthique du 6 août 2004. Elle a repris, le 10 mai 2005, les activités de prélèvement et de greffe d’organes, de tissus et de cellules confiées à l’Établissement français des Greffes et élargi ses responsabilités aux domaines de la procréation, de l’embryologie et de la génétique humaines. L’Agence de la biomédecine est un établissement public dépendant du ministère de la santé.
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