L’agence de la biomédecine analyse le bilan d’activité annuel des banques de tissus, les données relatives aux donneurs décédés issues de la base de données CRISTAL, ainsi que les données concernant les greffes de cornées provenant de GLAC.

Le champ de cette activité est vaste. Les tissus comprennent cornées, peau, artères, valves cardiaques, os (entiers ou spongieux), tendons, ménisques, volets crâniens, membranes amniotiques. Les disciplines médicales concernées par la greffe de tissus sont aussi variées que peuvent l’être l’ophtalmologie, la chirurgie vasculaire, la chirurgie cardiaque, la chirurgie des grands brûlés, ou la chirurgie orthopédique maxillo-faciale et arthroscopique.

Il est donc indispensable de distinguer l’analyse et le message pour chaque type de tissu.

Les messages importants

Les volumes d’activité de prélèvement et de greffe de tissus sont en augmentation globale

On recense, parmi les donneurs décédés, 5 976 donneurs de tissus (+105 par rapport à l’an dernier) dont 1 114 donneurs d’organes et de tissus (DOT) et 4 862 donneurs de tissus seuls (DTS).

6 048 (+6701) receveurs ont bénéficié d’une greffe à partir de tissus provenant de ces donneurs (Tableau T22).

Il faut toutefois constater que le recul du prélèvement de tissus sur SME est à peine compensé par les prélèvements de tissus sur donneurs d’organes DDAC, mais plus largement par l’augmentation des donneurs CAT.

Sur l’ensemble des donneurs décédés prélevés de tissus (n=5976 en 2017), 96% sont prélevés de cornées ; 4,4% prélevés de peau ; 1,7% d’os ; 6,6% de vaisseaux et 4% de valves cardiaques.

Si le prélèvement de tissus a augmenté tous tissus confondus comparé au cinq années précédentes, il est porté par l’augmentation des donneurs de cornées et d’os qui compensent, mais seulement de façon globale la diminution des donneurs prélevés de peau, artères et valves.

Considérant la forte demande en nette augmentation depuis 3 ans pour les greffes de cornées, conjugués aux tensions issues des besoins non satisfaits pour les cornées et de façon globale pour tous les tissus, l’effort au prélèvement de tissus mérite d’être accentué et mis en œuvre en réponse au besoin.

La situation des prélèvements d’os s’est légèrement améliorée en 2017 (+5,1%) mais elle a donné lieu à une significative augmentation des os réceptionnés en banque (+30%).

87% des greffes de valves cardiaques concernent les valves pulmonaires, le stock est tendu, les efforts sont à porter sur l’ensemble des donneurs d’organes pour lesquels les cœurs non qualifiés pour la greffe d’organe doivent être envisagés pour un prélèvement en tant que tissus.

Les causes d’élimination des tissus présentés en Tableau T18 sont une des clés d’amélioration de l’activité :

• Investiguer les critères de sélection des donneurs de tissus, renforcer le partage entre les établissements préleveurs et les banques de tissus pour s’accorder sur les critères de contre-indications au don qui conduisent à l’élimination de 28 artères, 25 os massifs.
• Prélever dans les plus brefs délais après l’arrêt cardiaque pour diminuer les taux de non-conformités des examens des marqueurs d’infection due à une dégradation des échantillons sanguins qui conduisent à l’élimination de 1020 cornées, 10557 cm² de peau en 2017 ;
• Mettre en œuvre strictement et rigoureusement les protocoles d’asepsie au prélèvement pour diminuer les contaminations bactériologiques et fongiques qui conduisent à la destruction de 90 973cm² de peau, 98 artères, 74 os massifs ;
• Veiller à la coordination des équipes de prélèvements d’organes et celles des prélèvements de tissus pour un partage consensuel des vaisseaux lors du geste de prélèvement qui peuvent conduire à l’élimination des artères et des valves cardiaques, respectivement 24 et 234.

L’analyse des données d’activité s’interprète sur la base de tendance d’évolution.

Prélèvement

Tissus provenant de donneurs décédés

Cent quatre-vingt-dix-huit établissements de santé préleveurs participent au prélèvement de tissus sur donneurs décédés.

Figure T1. Répartition des établissements préleveurs en 2016

En 2017, le nombre de donneurs de tissus provenant de donneurs décédés et de donneurs vivants a augmenté, il concerne au total 42 165 donneurs (+1122 par rapport à l’an dernier).

On recense, parmi les donneurs décédés, 5 976 donneurs de tissus dont 1 114 donneurs d’organes et de tissus (DOT) et 4 862 donneurs de tissus seuls (DTS).

Les DOT sont répartis en 1 021 sujets en état de mort encéphalique (-41), 23 donneurs décédés après arrêt circulatoire suite à un arrêt cardiaque inopiné MI-II (0), 70 Donneurs décédés après arrêt circulatoire suite à la limitation ou l’arrêt des thérapeutiques MIII (+28).

On compte 4862DTS autrement appelés donneur CAT (cœur arrêté tissus) (+118)) (Tableau T1).

Dans le contexte de 2017 de 1 933 donneurs décédés prélevés d’au moins un organe, le taux de donneurs prélevés d’organes et de tissus parmi les donneurs d’organes est de 54,0% 57 ;6%.

On recense, parmi les donneurs vivants, 36 189 (+1017) donneurs de résidus opératoires dont 407 (+26) donneurs autologues.

En 2017, le nombre de receveurs greffés à partir de prélèvement provenant de donneurs vivants et de donneurs décédés a augmenté, il concerne au total 52 164 receveurs (+7 497 par rapport à l’an dernier).

On recense 46 116 (+6 796) receveurs greffés à partir de tissus provenant de donneurs vivants et 6 048 (+701) receveurs greffés à partir de tissus provenant de donneurs décédés (Tableau T22).

Un donneur peut être prélevé de plusieurs type de tissus ou actes de prélèvement ainsi 5 976 donneurs décédés ont été à l’origine de 6 738 actes de prélèvement de tissus (tableau T1 et tableau T2).

Tableau T1. Nombre de donneurs prélevés de tissus par type de donneur pour l'année 2017 comparé à 2016

Tableau T2. Nombre d’actes de prélèvements selon la nature du tissu prélevé et le type de donneur en 2017

Tableau T3. Evolution du prélèvement de tissus de 2013 à 2017 sur donneur décédé

Tissus provenant de donneurs vivants

On ne recense pas le nombre d’établissements réalisant le recueil de tissus en tant que résidus opératoire chez les donneurs vivants, aucune autorisation spécifique en dehors de celle délivrée pour l’intervention chirurgicale ou obstétricale n’est exigée. On les estime à plus de 300.

Dans ces établissements de santé, 36189 donneurs vivants ont été à l’origine de recueil des tissus suivants

Tableau T4. Nombre de donneurs vivants par type de tissus pour l'année 2017 comparé à 2016

Préparation, Conservation en Banque de tissus

A l’issue du prélèvement et quelle qu’en soit sa nature, tout tissu doit être placé sous la responsabilité d’une banque de tissus, établissements ou organismes dûment autorisés par l’ANSM. En 2017, 28 banques de tissus autorisées déclarent une activité de préparation, conservation, cession ou distribution de tissus humains pour greffe. Neuf d’entre elles déclarent également des activités d’importation et/ou d’exportation.

Les banques de tissus couvrent le territoire national comme le montre la carte de répartition des banques de tissus (Figure T2). Elles peuvent être rattachées à des centres hospitaliers ou à l’établissement français du sang, elles peuvent également être des structures associatives ou des structures privées (Tableau T5).

Figure T2. Répartition des banques de tissus selon le type de tissu conservé en 2016

Tableau T5. Répartition des banques selon le type de tissus et leur statut

Les banques de tissus développent des activités différentes en volume et en type de tissus conservés. A ce titre, les volumes de tissus entrants (E) et greffons sortants (S) comprennent toutes les activités y compris celles qui concernent l’import, l’export, la sous-traitance et la cession en ²volume (Tableau T6).

On ne peut donc pas parler de volume d’activité moyen tant les différences entre banques sont importantes.

• 14 banques multi-tissus sont situées à Créteil, Besançon, Lyon, Marseille, Bordeaux, Tours (soit 6 sites de l’Etablissement Français du Sang), et à Paris AP-HP Saint-Louis, Lille, Montpellier, Nancy, Nantes, Lyon, Toulouse, Saint Pierre (La Réunion) (soit 8 banques rattachées à un Etablissement de santé Public) 
• 4 banques de cornées +/- membranes amniotiques sont situées à Paris (Banque Française des Yeux (BFY) structure associative), à Brest et Saint Etienne (EFS), à Rouen (CHU);
• 1 banque de peau à Clamart (Centre de Transfusion Sanguine des Armées (CTSA) rattachée au ministère de la défense)
• 8 banques d’os à Paris AP-HP Cochin, CH Boulogne/Mer (soit 2 banques rattachées à un Etablissement de santé Public),  à Berck/Mer (Fondation Hopale) et à Clermont Ferrand (Osteobanque d’Auvergne) (soit 2 banques de statut associatif), à Mions (TBF), à Presle en brie (Biobank), à Clermont Ferrand (Ost développement) (soit 3 structures privées réalisant la viro-inactivation des têtes fémorales) et Hygitech et Straumann SARL (soit 2 structures réalisant la conservation distribution d’os viro inactivés)
• 1 banque de veines à Lyon Bioprotec (structure privée)

Tableau T6. Répartition des activités* des banques selon le type de tissus et leur statut

Le rôle des banques de tissus est de répondre aux besoins prévisionnels identifiés par les chirurgiens greffeurs avec qui elles travaillent. Elles sont responsables de l’attribution des tissus.

Volume d’activité 2017 (Tableau T7)

Le volume national d’activité est exprimé selon le modèle de tableau qu’utilisent les banques de tissus pour déclarer leur activité (Tableau T7) en nombre de tissus :

• R : les réceptions, de tissus prélevés en France adressés par les établissements de santé préleveurs,
• D : les distributions, pour les tissus attribués par la banque et distribués aux équipes de greffe en France,
• I : les importations désignent sous un terme générique les greffons tissulaires qui proviennent de pays européens ou de pays tiers, qu’ils soient en pénurie sur le territoire ou qu’ils fassent l’objet d’une collaboration transfrontalière,
• E : les exportations concernent les greffons tissulaires produits finis à destination de pays européens ou pays tiers,
• V : validés, pour les tissus stockés conformes pour la greffe,
• Q : quarantaine, pour les tissus stockés en attente de préparation ou validation,
• E : pour les tissus éliminés car non qualifiés pour la greffe à l’issue des contrôles et d’examens mis en œuvre pour évaluer la qualité et la sécurité des tissus.

L’analyse est reprise par type de tissus dans les paragraphes suivants du rapport et exprimée en terme d’évolution d’activité sur 5 ans (Tableau T8, Tableau T9, Tableau T10, Tableau T11, Tableau T12, Tableau T13, Tableau T14, Tableau T15, Tableau T16).

L’ensemble des chiffres doit se lire avec précaution ; il s’agit de tableaux de données déclaratives. Les consignes de remplissage restent complexes, toute approximation en fausse l’interprétation finale. Les différences observées invitent à une analyse prudente. Dans tous les cas, les chiffres doivent se lire tissu par tissu, et il est important de garder à l’esprit que la qualification de pénurie, d’autosuffisance ou d’excédent d’un tissu s’apprécie différemment à l’échelon local et à l’échelon national. Elle ne doit s’afficher qu’avec prudence et en aucun cas interférer avec les efforts et dispositions particulières mis en place pour répondre à une situation qui serait différente à un autre échelon.

La collaboration, le partage d’informations et la transparence des échanges sont les éléments de succès de la chaîne Tissus.

Tableau T7. Volume d’activité de conservation de tissus humains en 2017

Cornées

5 738 donneurs de cornées (+137 par rapport à l’an dernier) ont été prélevés pour distribuer 5481 cornées.

4 928 greffes déclarées dans GLAC ont été réalisées au bénéfice de 4582 receveurs (Tableau T22).

C’est le tissu le plus prélevé sur donneur décédé : 96% des donneurs de tissus sont prélevés de cornées.

Tableau T8. Evolution de l'activité cornée depuis 2013

Figure T3. Evolution de l'activité cornée de 2013 à 2017 (issue du tableau T8)

Le nombre de donneurs : 5 738 (+ 137 donneurs par rapport à l’an dernier) a augmenté par rapport à 2016.

Seules 16,7% des cornées proviennent de donneurs d’organes.

On remarque l’excellente corrélation entre 11 425 : nombre de cornées prélevées déclarées dans CRISTAL par les coordinations et 11 422 : nombre de cornées réceptionnées en banque déclarée par les banques de tissus

16 banques de tissus sont autorisées et déclarent une activité cornées (Tableau T5). Les volumes d’activité des banques de cornée s’étendent de 86 entrées/33 sorties à 1 783 entrées/ 1 086 sorties (Tableau T6).

Le taux d’élimination a diminué : 50,3% (-2,6%) Il correspond aux cornées prélevées qui n’ont pu être qualifiées pour greffe. La principale cause d’élimination est la mauvaise qualité tissulaire (62,9%) le plus souvent densité cellulaire endothéliale insuffisante, qu’il n’est pas possible d’estimer avant prélèvement (Tableau T18 et Tableau T19).

Le stock de cornées validées, disponible à la greffe au 31/12/2017 est de 114 (-79). La cornée ne se conservant que 30 jours, ce chiffre reflète l’activité soutenue et constante des greffeurs de cornées. En France, on greffe 200 à 400 cornées par mois (Tableau T17).

6,9% des cornées distribuées proviennent d’échanges entre banques, aucune n’est importée tandis que 256 (+78) ont été exportées cette année et 224 (+4) ont été déclarées périmées (Tableau T20, Tableau T23, Tableau T8 et Tableau T19).

Les membranes amniotiques

224 (+113 par rapport à l’an dernier) placentas ont été recueillis chez des donneuses pour 3 887 (Tableau T9) membranes amniotiques préparées en banque au bénéfice 2 612 receveurs (Tableau T22).

Tableau T9. Evolution de l'activité membranes amniotiques depuis 2013.

Figure T4. Evolution de l’activité membranes amniotiques depuis 2013 (issue du Tableau T9)

16 banques de tissus déclarent une activité membranes amniotiques (Tableau T5). Elles ont distribué, en 2017, 3 088 unités (-71 par rapport à l’an dernier) au bénéfice de 2 612 receveurs (+253 par rapport à l’an dernier) (Tableau T22).

Les volumes d’activité des banques de membranes amniotiques s’étendent de 17 entrées / 13 sorties à 875 entrées / 728 sorties (Tableau T6). Le pourcentage d’élimination a diminué : 18,3% (-4,8% par rapport à l’an dernier) correspondant aux membranes qui n’ont pu être validées pour greffe. Les deux principales causes d’élimination sont les contaminations bactériologiques et fongiques (33,9%) et la mauvaise qualité tissulaire (21,6%) due à la mise en évidence le plus souvent d’une chorioamniotite en examen d’anatomopathologie réalisé après l’accouchement, et qu’il n’est pas possible d’estimer avant prélèvement (Tableau T18 et Tableau T19).

Le stock de membranes amniotiques validées est confortable, il correspond au stock disponible au 31/12/20167, il est de 852. La membrane se conservant le plus souvent au maximum 2 ans.

10.4% (pour un volume moyen de 370) des membranes s’échangent entre banques (Tableau T20), aucune n’est importée et 19 ont été exportées cette année (Tableau T9) ; 44 ont été déclarées périmées (Tableau T19).

La peau

La hausse des prélèvements de peau progresse encore cette année et est corrélée à une hausse des greffes : si le nombre de donneurs de peau (262) s’est stabilisé (-4 par rapport à l’an dernier), la surface réceptionnée en banque a augmenté à 522 312 cm² (+10 627). 490 593 cm² de peau ont pu être greffés au bénéfice de 232 receveurs (+74 par rapport à l’an dernier).

Plus la quantité de peau reçue et disponible augmente plus le nombre de greffe augmente, les stocks de peau validés sont quant à eux à la baisse : les besoins restent prégnants.

Tableau T10. Evolution de l'activité peau (m2) depuis 2013

Figure T5. Evolution de l’activité peau depuis 2013 (issue du tableau T10)

La peau provient majoritairement de donneur décédé (tableau T7), 34,2% des prélèvements (-0,8% par rapport à l’an dernier) ont lieu sur donneur de tissus seul (DTS) en chambre mortuaire ce qui correspond à 85 prélèvements sur donneur décédés après arrêt cardiaque persistant (CAT) (Tableau T2).

10 banques de tissus préparent de la peau pour usage thérapeutique.

Les volumes d’activité entre banques s’étendent de 1 637 à 164 833 cm² en entrées et de 385 à 171 152 cm² en sortie (Tableau T6). 17.5% n’ont pu être validés pour greffe, ce taux est en baisse constante depuis 5 ans. La principale cause d’élimination est la contamination bactériologique et fongique (80,3%) (Tableau T18 et Tableau T19). Toutes les précautions prises au moment du prélèvement par rapport à la préparation à l’asepsie du donneur (double badigeon étendu à toute la surface corporelle, pose de champs stériles) peuvent contribuer à faire diminuer ce taux.

Le stock de peau validée diminue et avoisine 138 303 cm² au 31/12/2017. La greffe de peau est réalisée dans 22 centres aigus de traitement de brûlés dont 3 situés dans les DOM.

2017 est l’année marquée par la réalisation d’une première chirurgicale, avec la greffe de peau prélevée à partir de donneur vivant sur son jumeau homozygote. Première couronnée de succès et de retentissement médiatique.

Les vaisseaux

Stabilisation du nombre de donneurs décédés prélevés de vaisseaux à 393 (-2 par rapport à l’an dernier) qui ont toutefois entraîné une nette diminution du nombre d’artères reçues (949) en banque (-97) tandis que le nombre de distribution (712) augmentent (+13) au bénéfice de 516 receveurs ayant reçu un ou plusieurs greffons artériels en 2017. 

9 002 donneurs vivants de veines (+762) au bénéfice de 1195 receveurs (+13) ayant reçu un ou plusieurs greffons veineux cette année (Tableau T22).

Artères

Tableau T11. Evolution de l'activité artères depuis 2013

Figure T6. Evolution de l’activité artères depuis 2013 (issue du Tableau T11)

Les artères proviennent quasi exclusivement de donneurs d’organes et sont prélevées à l’étage thoracique (aorte thoracique), abdominal (carrefour aorto-iliaque) ou à l’étage inférieur (axe fémoro-poplité), 12 prélèvements ont toutefois eu lieu en 2017 sur donneurs décédés après arrêt circulatoire (CAT) en chambre mortuaire. Le taux d’élimination des artères continue de diminuer ce qui est encourageant et passe à 22,2% (-5,1% par rapport à l’an dernier), les principales causes étant les éliminations pour contaminations (48,5%) et mauvaise qualité tissulaire (11,9%) (Tableau T18 et Tableau T19).

10 banques de tissus sont autorisées pour cette activité (Tableau T5).

Le nombre d’artères distribuées pour greffe est de 712 (+13 par rapport à l’an dernier), 33 d’entre elles provenaient de Belgique (-9) (Tableau T11)

Ces 712 artères greffées sont réparties en : 88 aortes thoraciques, 90 carrefours aorto-iliaques, 459 axe ilio-fémoro-poplitée, 75 n’étaient pas détaillées.

On compte au 31 décembre de l’année en France 374 artères (+56) validées en stock dont 131 aortes, 43 carrefours, 151 axe ilio-fémoro-poplité (Tableau T7 et Tableau T17).

Veines

Tableau T12. Evolution de l'activité veines depuis 2013

Figure T7. Evolution de l’activité veines depuis 2013 (issue du tableau T12)

Les veines sont quasi-exclusivement des résidus opératoires recueillis au cours de saphenectomie chez des donneurs vivants. Elles sont utilisées pour la revascularisation des membres inférieurs ou en remplacement de prothèses périphériques infectées, et pour pontage artério-veineux chez l’hémodialysé après épuisement de leur propre capital vasculaire. L’activité est en hausse, le nombre de greffons veineux préparés à partir des 9084 veines réceptionnées en banque permet d’en distribuer 2 221.

En 2017, l’activité veines est réalisée quasi exclusivement par une seule banque de tissus, les autres ayant comparativement une activité marginale.
Le taux de veines éliminées est le plus important parmi tous les tissus de 72,1%, dont 75,9% pour qualité tissulaire non conforme.
Ce tissu ne fait l’objet ni d’échanges, ni d’importation, 5 veines ont été exportés.

Les valves cardiaques

Le nombre de donneurs a diminué mais le nombre de tissus réceptionnés se stabilisent : En 2017, 319 donneurs (-28) ont été prélevés de cœur pour valves, 242 sont des donneurs décédés (-23 par rapport à l’an dernier), 28 étant des donneurs décédés après arrêt cardiaque persistant (CAT)) ; 77 sont des donneurs vivants de tissus résidus opératoires (-5 par rapport à l’an dernier) recueillis à l’issue de transplantation cardiaque (Tableau T2 et Tableau T4). 236 receveurs ont bénéficié d’une greffe de valves en 2017 (Tableau T22).

Tableau T13. Evolution de l'activité valves cardiaques depuis 2013

Figure T8. Evolution de l’activité valves cardiaques depuis 2013 (issue du tableau T13)

Le stock de valves cardiaques validées est de 345 au 31/12/2017 mais seulement de 54 valves pulmonaires.  240 (+41) valves cardiaques ont été distribuées pour greffe en 2017, 87% de l’activité de greffe concerne les valves pulmonaires.

Neuf banques de tissus déclarent une activité (Tableau T5). Le taux de valves cardiaques éliminées diminue encore et atteint 62,9%, la principale cause restant la mauvaise qualité morphologique du tissu (75%) (Tableau T18 et Tableau T19). Comme l’an dernier, la présence d’un surstock en valves aortique (n=257) et l’importance des échanges et des importations de valves pulmonaires confirme le besoin exprimé par les professionnels en valves pulmonaires. Les efforts doivent porter sur l’ensemble des donneurs d’organes pour lesquels les cœurs non qualifiés pour la greffe d’organe doivent être envisagés pour un prélèvement en tant que tissus.

En matière d’importation, 55 des 240 valves distribuées proviennent de Belgique. Il s’agit d’avantage d’un échange transfrontalier. En tout état de cause, le pourcentage de tissus importés diminue à 22,9% en 2017 (Tableau T23).

La greffe de valves cardiaques a concerné 236 receveurs et est réalisée dans 13 établissements de santé (Tableau T22).

Les tissus ostéo ligamentaires

L’activité de prélèvement d’os massifs et ligaments connaît une véritable progression ; et le recours à l’importation diminue. 270 (+50) patients ont reçu une greffe d’os massif en 2017, 174 (+51) une greffe de tendons et 38 (+19) une greffe de ménisques ; mais la demande est encore loin d’être satisfaite.

Os Massif

Tableau T14. Evolution de l'activité os massif depuis 2013

Figure T9. Evolution de l’activité os massif depuis 2013 (issue du tableau T14)

Les os massifs sont prélevés majoritairement sur donneurs décédés en EME (98), mais l’activité s’est développée sur donneurs CAT (5). Ces 103 prélèvements (+5) ont été à l’origine de 290 (+67) os massifs reçus en banques de tissus. Les os dits massifs sont utilisés pour des indications de greffes structurales.

15 banques de tissus réalisent cette activité (Tableau T5).

Le taux d’os massifs éliminés augmente fortement et revient au taux de 49,6% dans 2/3 des cas la cause est la contamination bactériologique ou fongique.

Le nombre d’os massifs distribués pour greffe est de 280 (+31), dont 111 os entiers, 1 hémi bassins, 2 articulations, 101 demi-os et 52 baguettes et 12 os intercalaires.(tableau T7)

Parmi les os distribués, 80 (28.6%) proviennent de Belgique.

Tendons et ligaments

Tableau T15. Evolution de l’activité tendon, ligament depuis 2013

Figure T10. Evolution de l’activité tendon, ligament depuis 2013 (issue du tableau T15)

7 banques déclarent une activité tendons ligaments.

205 (+51) tendons et ligaments ont été distribués pour greffe chez 174 receveurs, 118 (57,6%) provenaient de Belgique mais les prélèvements augmentent et représentent 163 tissus tendineux réceptionnés en banque, 51 ont été éliminés et 42 sont en stock validé au 31/12/2017.

Ménisques

5 banques déclarent une activité ménisques, 54 ménisques ont été réceptionnés à l’issue de prélèvements, 38 ont été distribués, parmi lesquels 18 étaient importés (Tableau  T7).

Os autologues

10 banques déclarent une activité volets crâniens à usage autologue.

L’activité de recueil d’os autologue principalement constituée par la conservation de volet crânien déposé au cours de craniectomie de décompression représente 407 conservations pour 238 réimplantations en 2017 (Tableau T4 et Tableau T22).

Têtes fémorales

Tableau T16. Evolution de l'activité têtes fémorales depuis 2013

Figure T11. Evolution de l’activité têtes fémorales depuis 2012 (issue du tableau T16)

Les têtes fémorales (TF) sont quasi-exclusivement des résidus opératoires recueillis sur donneurs vivants. Vingt-et-une banques sont autorisées pour cette activité, et 3 d’entre elles mettent en œuvre un procédé de viro-inactivation. Moins de 10% des têtes fémorales recueillies sont destinées à la cryoconservation, les autres sont destinées à la viro-inactivation (forme entières ou copeaux, lamelles, bloc ou poudre).

Toutes sont utilisées pour comblement osseux, la moitié environ pour des indications en orthopédie (48,3% des utilisations (-7,6), l’autre en chirurgie dentaire, maxillo-faciale et odontologie (51,6%). Elles représentent le tissu le plus largement distribué mais les volumes utilisés peuvent être très variable d’une unité à l’autre.

Le nombre de greffons osseux spongieux préparés à partir des 26 479 (+21) têtes fémorales réceptionnées en banque permet de distribuer 56 155 (+9 049) greffons osseux.

Parmi ces greffons osseux distribués, 1 813 (-123) sont cryopréservés, 123 (+11) irradiés.

42071 patients reçoivent un greffon osseux en 2017. C’est le tissu le plus largement en volume représenté dans cette catégorie.

Le terme d’activité tissus est générique, il s’applique à un domaine extrêmement vaste, les situations diffèrent d’un tissu à l’autre. Largement soutenue et organisée autour de l’activité cornée qui joue le rôle phare, des actions singulières doivent être entreprises. Envisager le prélèvement cardiaque pour valves dès que la greffe de cœur n’est pas évoquée, développer l’activité d’os massif, améliorer la mise à disposition d’artères, optimiser les protocoles de prélèvements de tissus et informer les donneurs vivants peuvent représenter de véritables leviers.

Gagner en transparence et équité en renforçant le réseau des banques est l’autre enjeu tissu.

Tableau T17. Evolution du stock de tissus validés et en quarantaine

Tableau T18. Evolution du pourcentage de tissus humains éliminés par les banques parmi les tissus réceptionnés depuis 2013

Tableau T19. Répartition des causes d'élimination de tissus humains en 2017

Les banques de tissus ont pour rôle de qualifier les tissus pour greffe.

Elles doivent éliminer tout tissu qui ne satisfait pas aux exigences de qualité et de sécurité sanitaire.

Un total de 5 812 cornées ont été non qualifiées en raison de :
- contre-indications médicales de sélection clinique (2,4%);
- marqueurs positifs d’infection virologique ou syphilitique du donneur (17,5%) ;
- contamination du tissu (bactériologie, mycologie) (10,8%) ;
- qualité du tissu insuffisante (nombre de cellules endothéliales insuffisant, défaut de transparence, nombre de cellules mortes trop important, mauvaise découpe) (62,9%).

Près de 4% des cornées n’ont pu être greffées dans les délais de 30 jours post prélèvement et ont été périmées.

Les échanges de tissus diminuent globalement et tous tissus confondus

Tableau T20. Evolution de la proportion de greffons échangés entre banques (en % du volume cédé) depuis 2013

Distribution et greffes

Les chiffres de distributions de tissus en 2017 sont les plus élevés de ces 5 dernières années excepté pour les membranes amniotiques.

Les besoins augmentent, leur lisibilité n’est pas exhaustive, seules les cornées bénéficient d’une liste précise des patients en attente. L’évolution parallèle à la hausse des chiffres d’utilisation et de prélèvement traduisent que le palier n’est pas atteint, et qu’il appartient à tous de promouvoir et développer l’activité.

Le recours aux importations est toujours un recours important aux activités de greffe de tissus de l’appareil locomoteurs et tissus cardio-vasculaire en particulier. Tout doit concourir à développer ces prélèvements.

Tous tissus et tous types de prélèvement confondus ont permis à 52 164 patients de recevoir une greffe de tissus en 2017.

Tableau T21. Evolution des distributions de tissus à une équipe de greffe en France de 2013 à 2017

Figure T12. Evolution des distributions de tissus à une équipe de greffe depuis 2012 (issue du tableau T21)

Tableau T22. Nombre de receveurs de greffe de tissus et unités tissus greffés par type de tissus

4 582 correspond au nombre de patients (NEFG) dans GLAC à comparer avec les 5 548 receveurs déclarés par les banques.

4 928 correspond au nombre de greffes (NATT) dans GLAC à comparer avec 5 481 unités greffés déclarées par les banques.

Tableau T23. Evolution du pourcentage de tissus humains importés par les banques parmi les tissus distribués en France